Au moment où les candidats du baccalauréat s’apprêtent aujourd’hui à affronter l’avant-dernier jour de l’examen, nombre d’entre eux ont jeté l’éponge, et cela, dès les premières journées du bac durant lesquelles des milliers d’absences ont été signalées, surtout dans les rangs des candidats libres.

D’autres candidats ont été carrément exclus du reste de l’épreuve après avoir tenté de tricher, aussi surprenant que cela puisse paraître, malgré les mesures drastiques mises en place pour dissuader les éventuels tricheurs et malgré les lourdes sanctions prévues à leur encontre. C’est le cas de quatre candidats dans la commune d’El Atteuf, wilaya de Ghardaïa, qui ont tenté de tricher à l’aide de leur Smartphone interdit dans les salles d’examen. Pris en flagrant délit, les tricheurs avaient pris le soin de photographier les cours et de les stocker sur leur appareil. Trente-cinq autres cas ont été signalés, cette fois, à Tébessa, où la majorité sont des candidats libres. Ces derniers avaient tenté d’utiliser leur Smartphone mais aussi une technique plus ancienne, celle des bouts de papiers sur lesquels les cours écrits en très petits caractères. Rappelons qu’en cas de tricherie confirmée, le candidat est immédiatement exclu du reste des épreuves de l’examen du bac et condamné à 3 ans d’exclusion pour le candidat scolarisé et 5 ans pour le candidat libre.

L’épreuve de philosophie mal vécue
Après avoir passé l’épreuve des mathématiques, jugée difficile par de nombreux candidats, c’était, hier, au tour de la philosophie, bête noire des élèves. Rencontrés à l’entrée du centre d’examen Emir Abdelkader, ils étaient nombreux à se plaindre de la difficulté des deux sujets proposés. « Franchement, nous n’étions pas préparés à ces sujets-là. Un sujet de philo nous a été présenté hier comme le sujet de l’épreuve de demain mais nous nous sommes fait avoir », a fait savoir une jeune candidate. « Les sujets concernent les derniers cours de la matière, des cours que nous avons hélas négligés», a déploré une seconde candidate. Quant à l’épreuve de sciences, des filières scientifique et technique, les candidats ont jugé les sujets « assez abordables ».

Des sujets de cours non dispensés
Cependant, dans d’autres régions du pays, à l’instar de Béjaïa, région touchée par la longue grève des enseignants, initiée par le Cnapeste, les candidats se sont carrément révoltés contre le contenu des sujets de philosophie et de sciences qui traitent des cours non donnés. C’est le cas des candidats du centre d’examen lycée Stambouli, situé dans la ville de Sidi Ahmed, où les candidats ont carrément quitté le centre quelques minutes après la distribution des sujets, a-t-on appris. « Les candidats ont quitté les salles et ont protesté à l’extérieur sur le contenu des sujets, car il s’agissait de cours non donnés en raison de la grève des enseignants qui a duré plus de trois mois. Il a fallu l’intervention des agents des forces de l’ordre et des responsable de l’académie pour les faire retourner en salles d’examen et cela après plus d’une demi-heure de négociations », nous a indiqué une source proche. D’après notre interlocuteur, ils étaient aussi nombreux à se plaindre des sujets de sciences. Il a affirmé ne pas avoir suivi les cours abordés «à cause de la grève, les enseignants n’ont pas pu terminer le programme, et ce sont les candidats qui se retrouvent aujourd’hui pénalisés ». Contacté par téléphone, Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, nous a affirmé que les enseignants grévistes n’ont pu terminer à temps leurs programmes scolaires et cela au détriment des élèves qui passent le bac ! « La grève a duré plus de trois mois et les cours se sont arrêtés le 15 mai dernier. Ce qui rendait impossible de finir le programme à temps. Seuls quelques enseignants ont pu donner les derniers cours mais de manière abrégée car ils n’ont pas eu le temps nécessaire. Aucune mesure n’a été mise en place pour faciliter aux enseignants et aux élèves la possibilité de rattraper le retard accumulé », a fait savoir Boudiba. En ajoutant : « Les sujets de l’épreuve de science islamique, de philosophie et de sciences ont traité des derniers cours que les élèves n’ont pas pu suivre. C’est injuste car en plus de la grève qui a pénalisé les élèves, ils payent encore lors du bac », a-t-il déploré. Dans ce sens, notre interlocuteur a sous-entendu que la tutelle aurait dû éviter de proposer le contenu des derniers cours de l’année scolaire aux épreuves du bac. Une idée irréfléchie surtout venant d’un syndicat qui était prêt à aller vers l’année blanche, ne se souciant guère de l’intérêt des élèves qui ont dû se tourner vers des cours privés.