La promotion de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est l’une des priorités de l’Algérie avec l’objectif de former un capital humain compétent, capable d’être le fer de lance d’un changement en profondeur du modèle socio-économique national, a déclaré, hier, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane.

Par Sihem Bounabi
Lors de son allocution, au nom du président de la République, à l’occasion de l’installation du Conseil national de la recherche scientifique et des technologies (CNRST), le premier ministre a souligné à ce sujet que «la recherche scientifique est l’un des piliers qui aident l’Etat à passer d’un modèle économique basé sur la rente pétrolière vers un modèle basé sur la connaissance et l’innovation et tirant parti des compétences scientifiques de haut niveau de diplômés de l’Université algérienne et qui ont fait leurs preuves dans les universités les plus prestigieuses au niveau international». Affirmant que «le Gouvernement poursuit le travail de consolidation et de valorisation des acquis réalisés, notamment en matière d’amélioration de la qualité de la recherche scientifique, la mise en œuvre des projets inscrits dans le cadre des programmes nationaux de recherche, au titre de la période 2020-2026»
Afin d’illustrer par des chiffres l’investissement de l’Algérie dans ce secteur, le Premier ministre a déclaré que «la dépense sur la recherche scientifique et le développement a atteint près de 57 milliards DA entre 2015 et 2021, soit une moyenne de plus de 8 milliards DA par an». Cet investissement a ainsi permis de créer plusieurs infrastructures pour la recherche, soit 1 661 laboratoires, 29 centres de recherche, 43 unités de recherche, 24 stations d’expériences, ainsi qu’un certain nombre de plateformes technologiques et techniques et d’incubateurs.
Dans l’optique d’une application efficace sur le terrain des recherches selon la priorité stratégique nationale, le Premier ministre a annoncé que «124 projets de recherche sont validés dans une première étape parmi les recherches répondant aux exigences des projets qui constituent des priorités dans les domaines de la sécurité alimentaire et énergétique et de la santé du citoyen». Il enchaîne que dans une seconde étape, il sera suivi par une 2e session de recherche qui englobe 150 recherches scientifiques «dans les mêmes domaines vitaux qui concrétisent la sécurité nationale dans sa conception générale»
Par ailleurs, le Premier ministre a déclaré que le Gouvernement œuvre, selon son plan d’action, à «poursuivre le soutien des spécialités techniques et des sciences exactes après la concrétisation de la création de deux écoles supérieures en mathématiques et en intelligence artificielle». Ceci dans l’objectif d’encourager la création de startups et d’accompagner les porteurs d’idées, de projets innovants et de solutions intelligentes et à promouvoir l’entrepreneuriat, notamment en milieu universitaire. A cet effet, il a rappelé que le gouvernement a «initié des mesures incitatives à l’instar de la simplification des procédures d’enregistrement des brevets d’invention, de l’allégement du coût de dépôt et d’enregistrement et consolider leur protection». Mettant également en exergue l’importance de la promotion et de la valorisation des ressources humaines, Aïmene Benabderrahmane souligne que l’encadrement des ressources humaines a connu, quant à lui, une évolution notable marquée par une hausse de plus de 400% du nombre d’enseignants membres des laboratoires de recherche. L’Algérie est passée de près de 8 000 enseignants chercheurs, en 2000, à près de 40 500 à la fin 2021. Toutefois, Aïmene Benabderrahmane a taclé la qualité des publication scientifiques et le niveau des universités algériennes soulignant l’impératif d’«œuvrer à l’amélioration du classement de nos universités et institutions de recherche, dans le cadre d’une action étudiée et d’une vision claire et dans les classements internationaux sérieux, basés sur l’évaluation des résultats effectifs de la production scientifique et technologique ainsi que sur l’impact sur l’économie et la société, loin des classements conjoncturels et fictifs qui se réfèrent uniquement à la visibilité électronique des universités et des centres de recherche».
Pour rappel, le CNRST est un organe constitutionnel consultatif placé auprès du président de la République, chargé de promouvoir la recherche nationale dans les domaines de l’innovation technologique et scientifique, de proposer les mesures permettant le développement des capacités nationales de recherche et d’évaluer l’efficience des dispositifs nationaux de valorisation des résultats de la recherche au profit de l’économie nationale.
Le Premier ministre a expliqué, hier, lors de la cérémonie d’installation du CNRST, qui s’est déroulée au Centre international des conférences (CIC) Abdellatif-Rahal, que «le gouvernement aspirait, à travers l’installation du CNRST à réaliser un élan en matière de recherche et d’innovation, d’autant que tous les fondements nécessaires sont disponibles afin de concrétiser ce saut et de réaliser le développement national socio-économique».<