Le parti du Front de libération nationale (FLN) se met du côté des partis politiques fraîchement créés et à faible ancrage populaire dans leur «bataille» contre la règle contenue dans l’avant-projet de loi organique portant régime électoral, dont la mouture a été remise par le comité Laraba aux partis politiques pour émettre leurs avis et propositions pour un éventuel enrichissement du texte.

C’est ce qu’a indiqué le secrétaire général de l’ancien parti unique, Abou El Fadl Baadji, pour qui «il faudrait donner une chance aux partis naissants», qui seraient contrariés dans leur évolution par l’obligation d’avoir récolté 4% lors des suffrages précédents.
Relevant que le FLN va transmettre aujourd’hui à la Présidence de la République le document portant les propositions du parti, Baadji a fait part d’une seconde recommandation pour proroger la durée des recours à 7 jours au lieu de 48 heures, tel que suggéré dans la mouture de l’avant-projet. A l’exception de ces deux remarques, Baadji a fait part de l’adhésion de son parti à la démarche et aussi au contenu du texte en question qui «répond aux aspirations des Algériens qui veulent voir des institutions élues qui expriment réellement la volonté politique et qui soient le résultat d’une concurrence politique et morale et tirent des leçons des erreurs du passé». M. Baadji a souligné, par la même occasion, que les Assemblées élues doivent préserver «la place des formations politiques», étant «la base du processus démocratique et électoral du pays».
Le président de l’Anie, Mohamed Charfi, s’est exprimé sur ce sujet avant-hier, appuyant l’obligation de 4% des suffrages précédents aux partis qui se lanceront dans la bataille électorale à l’occasion des futures joutes. Estimant que c’est «la seule manière d’éviter un autre type de marchandage» des listes. Plus que cela, il a ajouté qu’«avant, c’était souk edlalala», révélant que de «nombreux walis ont affirmé qu’il y avait une politique de quotas et on pouvait savoir d’avance qui allait gagner».
Charfi a promis, dans le sillage, que «ce ne sera plus possible à l’avenir», une déclaration qui corrobore celle du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, lequel a estimé que les prochaines élections seront l’occasion d’affirmer l’attachement de l’Etat à la moralisation de l’action politique.
«Les élections législatives et locales anticipées seront, le moment venu, une occasion pour l’Etat d’affirmer son attachement à la moralisation de l’action politique, la promotion de la performance des élus du peuple dans le cadre de la transparence, de la lutte contre la corruption, de l’égalité des chances homme-femme et du renforcement de la participation des jeunes Algériens sans exclusive», a-t-il déclaré dans une interview au site d’information SabqPress. «Après promulgation de la Constitution révisée, il est procédé à l’enrichissement de la mouture du projet de loi électorale, en y associant les différentes parties prenantes, et à leur tête les partis politiques et la société civile», a ajouté le ministre.
A l’évidence, et depuis que le contenu de mouture a été rendu public, les différents courants politiques se sont exprimés à ce propos, à l’exception des formations de la mouvance démocratique qui a opposé de l’indifférence aussi bien à la démarche qu’à la portée du texte. Dans ce registre, seul le FFS a fait part de sa position, estimant qu’en l’état actuel, des élections ne peuvent pas constituer une solution à la crise que traverse le pays, réclamant, comme préalable des mesures d’apaisement.