Le Directeur général de l’Algérienne des autoroutes (ADA), Mohamed El Khaldi, a fait savoir, hier, que la réalisation du dernier tronçon de l’autoroute Est-Ouest est arrivée à un stade avancé, seuls 32 kilomètres de voie resteraient à réaliser «entre Tarf et la frontière tunisienne».
Par : Nadir Kadi
En ce sens, le responsable, qui déclarait sur les ondes de la Radio nationale «nous espérons que les travaux seront terminés avant la fin de l’année en cours», ajoute que la finalisation totale des 1 216 km de l’autoroute était le préalable à l’ouverture du dossier sensible des péages : «Une fois les travaux terminés (…) nous aurons six mois pour lancer l’expérience avec les usagers.» La réalisation de l’ensemble des postes de péage devrait dans cette logique être achevée «au plus tard au troisième trimestre 2023».
La réalisation de l’autoroute avait été lancée dès les années 1990 avec l’ouverture des premiers contournements des grandes villes «dont Blida, Bouira et Constantine», rappelle Mohamed El Khaldi. L’Algérienne des autoroutes (ADA) est, quant à elle, responsable des 175 km des premiers tronçons dits du «de la seconde partie» et plus encore «des 927 km lancés en septembre 2006» et en large partie finalisés en 2015. Quant à l’avenir de l’agence, une fois les travaux achevés, elle devrait se concentrer principalement sur l’entretien de l’autoroute. A ce titre, Mohamed El Khaldi déclare : «Au départ, entre 2015 et 2017, l’entretien était une responsabilité de la direction des travaux publics (…) puis, cette attribution nous a été transférée. Nous avons réalisé 22 centres d’entretien tout au long de la route et nous comptons prochainement faire l’acquisition de nouveaux matériels dont des balayeuses ou des chasse-neige». Ainsi, annonçant hier que les équipes de l’agence travaillaient actuellement à l’entretien de plusieurs segments, notamment des «dommages» causés par la nature du terrain dans certaines régions, dont l’axe Bouira-Bordj Bou-Arréridj, «nous avons lancé l’entretien sur deux traçons, mais les conditions météorologiques actuelles nous retardent». Le même responsable laisse également entendre à propos des causes des dégradations des voies, qu’elles seraient « principalement dues aux dépassements de charges, la règle est de respecter un maximum de 13 tonnes par essieu, et souvent la gendarmerie relève le double (…) Le coût d’entretien et variable selon les tronçons, la topographie et les dommages. Cela peut aller de 1% jusqu’à 10% du coût de réalisation». L’Algérienne des autoroutes est par ailleurs responsable de la réalisation et de l’entretien de l’ensemble des autoroutes du pays, a ajouté Mohamed El Khaldi qui a fait savoir que 741 kilomètres de voies pénétrantes sont en cours de réalisation. «Il s’agit notamment de l’axe Béjaïa-Ahnif (…) 68 ont déjà été livrés et en cours d’utilisation, il reste 22 kilomètres en cours de réalisation», a-t-il dit à propos. Il a également fait savoir que plusieurs obstacles sont actuellement identifiés au niveau du projet de la pénétrante entre Jijel et Sétif. Le responsable déclare, en effet, que seuls 45 km ont pu être réalisés jusque-là : «Nous avons rencontré de nombreuses difficultés (…) Les expropriations ont suscité des protestations et il y a eu des problèmes pour l’accès aux zones de dépôts et carrières». Quant à la question des retards et surcoûts qui ont marqué les projets de routes et autoroutes, le responsable de l’ADA, sans revenir sur les faits établis par la justice, explique que l’un des «principaux obstacles» rencontrés depuis 2015 a été «le non-respect des coûts» établis lors des études de réalisation des pénétrantes et contournement. En cause, selon Mohamed El Khaldi, les décalages récurrents entre les «estimations» et les réalités du terrain : «Les enveloppes budgétaires sont établies lors des études préliminaires (…) puis lors des études détaillées, des coûts supplémentaires apparaissent». En ce sens, il est en substance précisé que le contexte avait conduit à des réductions des délais dédiés aux études : «Les projets que nous avons entrepris se sont faits sur des études plus rapides (…) L’augmentation de la population et du trafic ont été la principale motivation au lancement rapide des projets», souligne, en effet, Mohamed El Khaldi. Avant d’ajouter que «la norme au niveau mondial est que les études nécessitent plus de temps que la réalisation (…) C’est grâce à ce type d’études maturées que l’enveloppe réservée au projet doit être définie». <