Par Feriel Nourine
Comme nous l’avons déjà écrit sur ces mêmes colonnes, la future usine Fiat en Algérie pourrait étaler, plus tard, ses activités à la fabrication de véhicules des marques Peugeot et Citroën. Cette option a d’ailleurs été évoquée hier par le directeur des industries du fer, de la mécanique et de l’aviation au ministère de l’Industrie, Mohamed Djebaili.
Intervenant sur Echourouk TV, M. Djebaili a indiqué que l’usine Fiat d’Oran «pourrait aussi produire les modèles de Peugeot et Citroën». Cette indication pourrait même être conjuguée au temps de la certitude, sachant que l’italien Fiat et le français PSA appartiennent au même groupe Stellantis et que, surtout, Peugeot n’a jamais abandonné son projet d’usine en Algérie, comme n’ont cessé de le répéter ses responsables, dont un certain Carlos Tavares qui occupait le poste de PDG de PSA avant de prendre les commandes de Stellantis, suite à la fusion opérée entre Fiat-Chrysler et PSA pour donner naissance au 4e groupe mondial du secteur automobiles.
On pourrait aussi citer le nom de Samir Cherfan, anciennement Directeur de la Région Afrique et Moyen-Orient chez PSA, qui, de son côté, a pris les mêmes fonctions chez Stellantis, et participé activement à l’accord conclu pour l’implantation d’une usine Fiat en Algérie. Avant cela, il avait suivi de très près le projet de l’usine PCPA (Peugeot-Citroën Algérie Production) qui devait élire domicile à Oran, dans la zone industrielle de Tafraoui.
Et c’est le même terrain attribué initialement à PSA qui a été mis à la disposition de Stellantis pour construire l’usine Fiat. Tout ce qui avait été mis à la disposition de Peugeot sera transféré au profit du projet Fiat, a affirmé récemment le wali d’Oran. Un transfert qui n’a rien d’une opération d’exclusion de PSA. Bien au contraire, en récupérant le terrain de Tafraoui au profit du constructeur italien Fiat, le groupe Stellantis ne fait qu’implanter l’une de ses marques à la place d’une autre, avec visiblement une seconde étape qui verra une plate-forme faire sortir de la même usine des modèles Fiat, Peugeot et Citroën, à l’image de ce que font plusieurs groupe dans le monde.
Pour rappel, le projet de l’usine Fiat en Algérie a mis le cap, il y a quelques jours, sur la concrétisation. Le 29 novembre dernier, Stellantis a signé le cahier des charges fixant aux constructeurs automobiles les conditions d’exercer en Algérie , et une convention avec l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) qui ouvre officiellement la voie à l’investissement dans ce projet domicilié à Oran, dans la zone industrielle de Tafraoui. L’usine algérienne de Fiat s’étalera sur «un terrain de 40 hectares, avec 80 hectares attenants dédiés à l’installation des fournisseurs de proximité et des entreprises de sous-traitance», a fait savoir M. Cherfan. Un véritable écosystème va ainsi se développer à travers un plan d’intégration locale, permettant à la fois la montée en compétence d’acteurs déjà installés en Algérie et l’arrivée de nouveaux acteurs en vue d’atteindre les taux d’intégration requis dans le cahier des charges et au-delà», a ajouté le représentant de Stellantis Ces taux ont été révisés à la baisse par le nouveau CDC, permettant aux investisseurs dans l’industrie automobile de boucler leurs deux premières années d’activité à hauteur de 10% en matière de sous-traitance locale, puis 20% au terme de la 3e année et 30% au terme de la 5e année. <