PAR NAZIM BRAHIMI
La production en Algérie de véhicules de la marque italienne Fiat, filiale du groupe automobile multinational Stellantis, annoncée récemment par le chef de l’Etat pour le mois de mars prochain a franchi un nouveau pas à travers la réunion tenue avant-hier par le wali d’Oran, lieu d’implantation du site, dont l’ordre du jour a porté sur les voies et moyens d’accompagner «l’ouverture de l’usine du constructeur italien en Algérie».
La réunion a vu la présence d’un représentant du groupe Stellantis, maison mère de Fiat, ainsi que celle de directeurs d’instances exécutives, selon un communiqué de la wilaya d’Oran diffusé sur les réseaux sociaux. «La réunion est venue mettre les retouches finales en vue du lancement de l’usine de la marque Fiat, relevant du groupe Stellantis, située au niveau de la zone industrielle de Tafraoui dans la daïra de Oued Tlélat», a souligné la wilaya d’Oran dans son communiqué.
La même source a ajouté qu’une commission a été créée au niveau de la wilaya d’Oran pour le suivi et l’accompagnement du projet de construction de véhicules de la marque Fiat en Algérie, relevant que la réunion a été l’occasion de faire le point sur l’état d’avancement des travaux de l’usine et son raccordement aux réseaux de gaz, d’eau, d’électricité, d’assainissement et de fibre optique.
Cette réunion et tous les préparatifs inhérents à l’ouverture de l’usine sont à considérer comme de nouveaux pas franchis sur le chemin de la concrétisation du projet de production à Oran de véhicules de la célèbre marque italienne qui devrait commencer par une capacité de 60 000 véhicules par an avant d’atteindre 90 000 par an.
Le 23 janvier dernier et à l’occasion de la visite en Algérie de la présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, le président Tebboune avait déclaré que «le constructeur Fiat commence à ouvrir ses ateliers et la production de véhicules débutera très prochainement, en mars, de même que la commercialisation de véhicules de la marque italienne, y compris électriques».
Le ministère de l’Industrie et le groupe Stellantis avaient signé, le 13 octobre 2022, une convention-cadre portant sur le développement des activités de construction automobile et des services après-vente et de pièces détachées de la marque Fiat.
L’usine automobile Fiat est implantée dans la commune de Tafraoui, wilaya d’Oran, sur une assiette foncière de 40 hectares et une autre adjacente de 80 hectares, consacrée aux fournisseurs locaux et aux entreprises sous-traitantes.
Après l’accord-cadre signé entre le ministère de l’Industrie et le groupe Stellantis pour l’implantation d’une usine Fiat en Algérie, il y a eu la signature, par le même groupe, du cahier des charges et d’une convention avec l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI). A travers ce cahier des charges, Stellantis a approuvé les dispositions contenues dans ce texte publié, le 17 novembre, à l’adresse des constructeurs automobiles désireux de s’engager dans la stratégie mise en place par l’Etat algérien pour l’implantation d’une véritable industrie en la matière, des dispositions synonymes de multiples mesures «incitatives pour l’investissement porteur en matière de sous-traitance locale et d’intégration», selon des observateurs du secteur automobile.
La longue attente des agréments de concession
Pour ce qui est de l’activité de la concession automobile, les choses ne devraient pas tarder à s’accélérer avec l’attribution des premiers agréments aux opérateurs qui ont déposé un dossier pour cette activité.
Cette étape accuse déjà un retard dans le sens où les prétendants à l’exercice de la concession automobile auraient été destinataires d’une réponse des commissions chargées de l’examen et du suivi des dossiers.
Le ministre de l’Industrie avait affirmé, dans une récente déclaration, que la durée maximale de l’étude du dossier par la commission technique et l’octroi de l’agrément est fixée à deux mois à partir de la date de l’accusé de réception du dépôt de la demande d’agrément, ajoutant que «dès la délivrance de l’agrément, les choses seront entre les mains du concessionnaire pour engager les procédures d’importation».
L’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs, en vue de leur revente en l’état, est «assujetti à la conclusion d’un contrat de concession liant le concessionnaire à un seul constructeur concédant», avait expliqué, pour sa part, fin novembre, le Directeur général du développement industriel (DGDI) au ministère de l’Industrie.
Le délai maximal fixé est de 30 jours à partir du dépôt des dossiers, quand on sait que l’entame des dépôts a commencé le 28 novembre, le délai a largement expiré. Jusqu’au mercredi 7 décembre, 172 comptes ont été enregistrés, créés par des opérateurs souhaitant soumettre des demandes dans les deux systèmes (fabrication et concession), avec le dépôt numérique de 37 demandes pour obtenir une autorisation préalable, dont 21 concernent l’activité des concessionnaires des véhicules neufs, 13 demandes d’importation des engins et 3 relatives à l’activité de fabrication des véhicules, selon les données du ministère de l’Industrie. n