La Confédération des syndicats algériens (CSA) met en garde le gouvernement de prendre des décisions importantes engageant les travailleurs sans associer le partenaire social. Les syndicats constituant la CSA évoquent en particulier la prochaine augmentation salariale, mettant en garde le gouvernement de faire de ce dossier «un apaisant social».
PAR MILINA KOUACI
Quatorze syndicats de l’Education nationale, de la santé, de la poste, des affaires religieuses, des finances, de la formation professionnelle, de la solidarité se sont réunis, jeudi dernier à Alger, où ils ont passé en revue les différents aspects inhérents à la situation sociale des travailleurs des différents secteurs de la Fonction publique et à l’amélioration du pouvoir d’achat.
Dans un communiqué sanctionnant sa réunion, la CSA a exigé de revoir la politique des salaires de manière à garantir l’équité dans la répartition de la richesse nationale et consolider le pouvoir d’achat, tout en appelant à l’ouverture des canaux de dialogue autour des augmentations salariales promises par le président de la République, en avril dernier. Abdelmadjid Tebboune s’était, en effet, engagé à revoir à la hausse les salaires et l’allocation chômage à partir de janvier 2023, après les résultats définitifs des recettes de l’exercice en cours. Par conséquent, à trois mois du nouvel an, les syndicats autonomes expriment leur «rejet catégorique» que le gouvernement prenne des décisions unilatérales sans associer les représentants des travailleurs ou d’opérer des augmentations salariales «sans qu’elles n’aient une incidence sur le pouvoir d’achat», indique le communiqué. Les syndicats de la Fonction publique citent en particulier l’augmentation salariale d’avril 22 qui a prévu une augmentation de 50 points indiciaires jugée «insignifiante», alors qu’ils s’étaient attendus «à des augmentations considérables» comme l’avait annoncé le président de la République.
Dans le même contexte, la CSA demande de revoir la politique salariale, ainsi que la création d’un observatoire national du pouvoir d’achat en insistant sur la situation qualifiée de «misérable» des travailleurs.
Pour palier à l’érosion du pouvoir d’achat, les syndicats de la Fonction publique demandent d’actualiser la prime de zone (Sud, Hauts-Plateaux et Aurès) en la calculant sur le salaire de base actuel au lieu du salaire de base de 1989 et aussi l’unification et la généralisation de la prime d’excellence et d’appliquer les réformes financières pour la réévaluation du dinar. La CSA exprime par ailleurs son attachement à sa revendication portant le droit de départ en retraite anticipée et sans condition d’âge.
Concernant l’action syndicale, les syndicats autonomes reprochent aux pouvoir publics de ne pas prendre en considération ses propositions liées à la révision de la loi 90/14 du 02/06/1990 relative aux modalités d’exercice du droit syndical qui, à leurs yeux, contient des insuffisances notamment en ce qui concerne la représentativité syndicale, et la négociation collective. Ils expriment ainsi, leur refus que le gouvernement ignore leurs propositions par rapport à la loi cadre de l’exercice syndical.
Enfin, la CSA impute au gouvernement, la responsabilité de la fermeture des portes de dialogue social et appelle les travailleurs à se tenir prêts pour toute action militante dans l’objectif de défendre leurs droits légitimes et dignité. <