Le programme du président de la République Abdelmadjid Tebboune a été mis clairement en évidence à l’occasion de son premier contact officiel avec les membres du gouvernement Djerad lors du premier Conseil des ministres.
Et le domaine social aura eu une bonne part d’attention de ce premier Conseil des ministres, où les termes de citoyen, classes moyennes, faibles revenus, soins, vie décente et éducation auront été les mots clés que le programme du président Tebboune s’emploiera à mettre en évidence. Tout le monde sait que les classes moyennes sont celles qui bossent le plus, créent le plus de richesses et sont les nécessaires carburants de la consommation. Cette fois, la classe moyenne sera qualifiée de « vulnérable » dans le communiqué du Conseil des ministres. Une classe, il est vrai phagocytée ces dernières années par la gestion chaotique sur les carrières professionnelles, une classe qui perdra son pouvoir d’achat, entraînant dans sa chute une économie déjà exsangue.
Comment redonner dignité et efficacité à cette classe, moteur de tous les développements ? Le Conseil des ministres propose, dans un premier jet, « une augmentation du pouvoir d’achat » avec « une suppression de l’imposition des faibles revenus ». Le communiqué n’en dira pas plus, mais nous croyons savoir que la suppression de l’impôt vise celui de l’IRG, impôt sur le revenu global, une défalcation à la source qui handicape sérieusement, non seulement les faibles revenus mais aussi ceux jugés « décents ». Une suppression d’un impôt jugé inique et injuste, surtout envers les retraités qui se voient… imposés un impôt sur le revenu de leur… pension. La somme de 35 000 dinars serait pressentie pour être celle par laquelle commencera la « fourchette » IRG, alors que l’impôt en question ne concernait que les salaires au-dessus du SNMG, c’est-à-dire 18 000 DA.
Le second volet du domaine social abordé lors de ce Conseil des ministres concernera la santé. Un secteur malade qui a engendré des hôpitaux agonisants. Il sera question « d’augmenter la part du secteur de la santé dans le produit intérieur brut (PIB) en vue de construire des centres hospitaliers et de nouveaux centres hospitalo-universitaires répondant aux standards internationaux et d’améliorer les infrastructures existantes ». Pour cela, les ministres seront en charge d’élaboration d’un plan sanitaire adéquat qui déboucherait dans un proche avenir à des soins appropriés pour tous les malades.
Alléger… le cartable !
Le communiqué ne dit pas comment, sauf que la part de la santé devra accroître dans le produit intérieur brut, sans plus de détails. Du pain sur la planche dans un secteur où le social, la santé et les soins se dégradent de jour en jour, malgré une composante de cadres de la santé, médecins et gestionnaires, de plus en plus qualifiée.
Enfin, l’éducation figurera aussi dans les soucis de l’Exécutif, puisqu’il sera question de « l’impérative révision du système éducatif dans son volet pédagogique, avec un allègement des programmes scolaires, tout en accordant une place importante aux activités sportives et culturelles ».
Des promesses tant de fois clamés, mais jamais appliquées par la noria de ministres de l’Education qui ont débouché sur des sinistres du secteur. Alléger les cartables, pardon, les programmes, est, il est vrai, une nécessité, mais cela devrait passer aussi par une meilleure élaboration des livres, notamment ceux du cycle primaire, qui relèvent d’une qualité rédactionnelle et physique éprouvante. Car enseigner à un enfant de 10 ans « les ensembles » dans le programme de… mathématiques relève d’un non-sens et d’une torture morale des tout jeunes élèves, sachant que lesdits ensembles étaient inculqués, à l’époque, au lycée avec les difficultés que seuls les plus de 50 ans connaîssent vraiment. Un échantillon non représentatif des gabegies « enfoncées » dans le ciboulot de nos têtes brunes, mais qui renseigne sur la légèreté constatée dans le domaine de l’éducation, un domaine relevant du social, au même titre que la santé et le pouvoir d’achat, cibles du premier Conseil des ministres version du duo Tebboune-Djerad. n