Le coup de starter de la révision exceptionnelle des listes électorales en vue de la présidentielle du 12 décembre prochain a été donné hier. Une opération qui revêt un caractère particulier en ce début de processus électoral et que le président de l’Autorité nationale indépendante d’organisation des élections, Mohamed Charfi, a voulu superviser lui-même.

M. Charfi a, en effet, voulu assister au déroulement de l’opération en son premier jour en programmant une sortie sur le terrain. Hier après-midi, il a effectué un déplacement au niveau de la circonscription administrative de Dar El Beïda, au siège de la commune, pour «superviser le début de l’opération de révision des listes électorales et s’enquérir, de visu, de l’accueil et de l’afflux des citoyens».
Le président de l’Autorité des élections a saisi cette occasion pour indiquer qu’il assumera pleinement sa «responsabilité qui consiste en l’organisation d’une élection honnête et transparente». Tout en appelant les jeunes algériens ainsi que l’ensemble des citoyens à s’inscrire sur les listes électorales, il a également assuré qu’il veillera à ce que leurs droits soient préservés et que leurs voix ne soient pas détournées. «Les citoyens sont également responsables de la réussite du scrutin à travers l’exercice de leur droit de vote», a-t-il souligné. A l’issue de la visite de la salle opérationnelle de la commune de Dar El Beïda, M. Charfi s’est déclaré «satisfait» d’autant qu’«il y avait du monde pour un premier jour».
La révision des listes électorales, qui devra être clôturée quinze jours après son lancement, intervient dans un contexte tendu, où le consensus sur le scrutin du 12 décembre n’est pas encore au rendez-vous. Pour
M. Charfi, la future présidentielle est «la solution la moins coûteuse pour sortir le pays de la crise et, pour ce faire, il est nécessaire de renouer les liens de la confiance avec les citoyens».
Notons que l’Autorité nationale indépendante des élections, créée en vertu d’une nouvelle loi organique, a invité les citoyens non-inscrits sur les listes électorales, notamment ceux qui auront 18 ans le jour du scrutin, à s’inscrire auprès de la commission communale au niveau de leur commune de résidence. Les électeurs ayant changé de lieu de résidence doivent, quant à eux, se rapprocher de la commission de révision des listes électorales de leur nouvelle commune de résidence, la demande d’inscription devant être appuyée par la présentation de deux documents, l’un justifiant l’identité, l’autre la résidence. Les membres de la communauté nationale établie à l’étranger doivent, pour leur part, se rapprocher des représentations diplomatiques ou consulaires pour s’inscrire. Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections a rassuré que cette instance «dispose de toutes les garanties pour une réelle pratique de la citoyenneté et jouit des critères d’autonomie et de compétence».
«Avec l’avènement de l’Autorité, toutes les pratiques non conformes à des élections intègres se dissiperont. La loi punira ceux qui s’immisceront dans les prérogatives dont l’Autorité a héritées des ministères de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de la Justice concernant les élections», selon les assurances de M. Charfi, qui a qualifié l’organisation du scrutin présidentiel du 12 décembre prochain de «projet de sa vie». Cela alors qu’une partie du peuple, de la classe politique et de la société civile continue d’opposer un refus à cette échéance électorale.
L’Autorité assume les prérogatives de tenir le fichier national du corps électoral, des listes électorales communales et des listes électorales de la communauté nationale à l’étranger, de les actualiser de manière permanente et périodique, de réceptionner les dossiers de candidature d’élection du président de la République et de statuer conformément aux dispositions de la loi organique relative au régime électoral, et d’annoncer les résultats provisoires des élections, rappelle-t-on.