Le Front de libération nationale (FLN) est tétanisé. Au lendemain de la mise sous mandat de dépôt de son secrétaire général Mohamed Djemaï, il est au point zéro. Il n’a pas évolué d’un iota. Si les soutiens du secrétaire général n’ont pas le cœur à papoter, compte tenu de l’incarcération de leur chef grâce auquel ils doivent leur nomination au sein des structures du parti, à l’instar du bureau politique (BP), ses opposants, quant à eux, font face à une situation inextricable. En ce sens que Djemaï a totalement verrouillé le parti avant sa mise sous les verrous et ne leur a laissé aucune marge de manœuvre. « D’ordinaire, on convoquait le comité central en réunissant les signatures des deux-tiers de leurs membres pour prendre des décisions déterminantes au nom du parti. Mais il se trouve que la quasi-totalité des membres de cette instance décisionnelle entre les deux congrès est sous contrôle de Djemaï, même s’il est en prison », confie à Reporters un opposant au secrétaire général du parti, membre du comité central. Selon lui, « Djemaï a fauché l’herbe sous les pieds de ses opposants peu avant son incarcération, informé certainement de sa convocation devant la justice ». A la question de savoir comment les choses comptent évoluer au sein des structures du parti, notre source explique qu’une rencontre sera programmée dans les prochains jours par le mouvement de redressement du FLN avec ses différentes composantes aux fins de prendre des décisions sur l’avenir du parti.
« Pour l’heure, les gens sont encore sous le choc et les militants de base au niveau des kasmas et des mouhafadas sont tétanisés par la décision de l’incarcération du secrétaire général de leur parti », soutient notre source. Mais l’option la plus probable, selon nos sources, sera la mise sur pied d’une Instance nationale de préparation d’un congrès extraordinaire devant aboutir à l’élection d’une nouvelle direction et surtout d’un nouveau secrétaire général du parti, nous explique-t-on. Cette Instance de préparation du congrès devra être chapotée par l’actuel président par intérim Salah Goudjil et sera composée d’un panel de militants et cadres du parti devant représenter l’ensemble du territoire national. « Maintenant que Djemaï est en prison, personne ne peut savoir combien de temps il y restera », explique notre source, avant de préciser que « selon les chefs d’inculpation qui lui sont reprochés, il est probable qu’il y reste longtemps, d’où la nécessité de réorganiser la maison FLN pour aller dans les meilleures conditions qui soient à l’élection présidentielle ». A ce propos, selon Hocine Khaldoun, membre du comité central et ancien porte-parole du parti, la préparation de l’élection présidentielle est prioritaire car il s’agit d’un rendez-vous proche. Selon lui, si le FLN devait impérativement et dans tous les cas de figures revoir ses structures de fond en comble, il n’en demeure pas moins que le rendez-vous de la présidentielle est prioritaire.
C’est le cas de le dire, surtout sachant que la préparation d’un congrès du FLN nécessitera une intense mobilisation et beaucoup de temps. Mais, en attendant, beaucoup de cadres estiment qu’il faut laisser quelques jours aux militants pour se remettre du choc de l’incarcération du premier responsable de leur parti. A suivre.<