Le nouveau cahier des charges encadrant l’activité d’assemblage automobile sera promulgué à la mi-avril, a fait savoir samedi le ministre de l’Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali Braham, qui s’exprimait en marge de la présentation du Plan d’action du gouvernement devant le Conseil de la nation.
Pour rappel, M. Aït Ali avait annoncé, il y a quelques jours, la mise en place de ce nouveau texte juridique après avoir relevé que l’industrie automobile en Algérie n’avait d’industrie que l’appellation. Samedi, il est revenu à la charge pour qualifier les usines d’assemblage d’« escroquerie » et qu’il fallait mettre de l’ordre dans le secteur.
« Cette escroquerie ne dépend pas du ministère de l’Industrie. Certes, officiellement l’activité est industrielle, mais si le dossier n’a aucune relation avec l’industrie sur le terrain et que c’est une escroquerie au nom de l’industrie, dans ce cas, les employés des usines de montage sont des victimes. Néanmoins, nous allons leur trouver une solution en les employant dans des usines plus sérieuses. », a affirmé le ministre, inscrivant son discours dans la même trajectoire que celui qu’il développait lorsqu’il s’exprimait en tant qu’expert critiquant sans cesse une stratégie automobile locale qui a tout d’une gabegie « made in bladi».
Hier, Ferhat Aït Ali a rebondi sur un dossier automobile qui pèse lourdement par ses multiples tracasseries, dont l’arrêt des usines et la mise au chômage des travailleurs, poussant le président de la République à instruire le gouvernement pour une solution « d’urgence ». Cette fois, c’est en marge de la rencontre gouvernement-walis que le premier responsable du secteur a été invité d’aborder une nouvelle fois la situation de l’assemblage automobile. Il a ainsi évoqué le nouveau cahier des charges, avant de souligner que le qualificatif d’industriels ne pouvait s’appliquer aux opérateurs qui activent actuellement dans l’assemblage automobile en Algérie, au vu du « très faible » taux d’intégration qu’ils proposent. Il a affirmé, dans ce cadre, que cette démarche permettra d’épargner des milliards en devises qui pourraient être exploités dans de réels projets industriels créateurs d’emplois.
M. Ferhat continue donc à manifester son rejet de la stratégie dont font usage les responsables d’usines d’assemblage automobile qu’il met désormais au pied du mur en leur exigeant de changer de mode opératoire et de se soumettre aux nouvelles donnes en voie d’être introduites par le nouveau cahier des charges. « Les différentes usines d’assemblage peuvent continuer leurs activités, mais ne bénéficieront plus de régime préférentiel », a-t-il d’ailleurs affirmé il y a quelques jours, ajoutant que les acteurs devront se soumettre à une nouvelle législation » et « les nouveaux textes ouvriront les portes à de vrais investisseurs » et que « celui qui viendra avec un vrai projet fait de financement propre, de plan de développement et d’intégration sera le bienvenu ».
En attendant le nouveau cahier des charges, le ministre de l’Industrie s’attelle à trouver les solutions d’urgence dont il a été chargé par le chef de l’Etat. Dans ce sens, il a été procédé, il y a deux semaines, à la libération des conteneurs de kits CKD-SKD bloqués dans les ports depuis le mois d’avril 2019. Cette opération concernait tous les kits de montage importés par le biais des banques et dont les coûts d’importation ont été payés, en attendant le recouvrement de frais de transport, avait précisé M. Aït Ai, ajoutant que le ministère de l’Industrie « procédera à la révision du système juridique régissant le secteur afin mettre un terme à l’importation pour les compagnies activant dans le domaine du montage ayant bénéficié, auparavant, de plusieurs avantages sans que les prix des produits localement montés ne soient compétitifs ni qu’ils aient contribué à une augmentation du taux d’intégration national ».