L’ex-PDG de Sonatrach était sous le coup d’un mandat d’arrêt international.

PAR INES DALI
L’ancien président-directeur général de la société nationale les hydrocarbures Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, a été extradé hier. Son arrivée hier en Algérie clôt une partie seulement d’un long feuilleton commencé le 20 mars 2021. A cette date, l’ancien patron de la compagnie avait été arrêté à l’aéroport de Dubaï, aux Emirats, alors qu’il avait atterri dans ce pays à bord d’un vol en provenance de Paris. Presque un mois auparavant, le 24 février 2021, l’ex-Premier ministre Abdelaziz Djerad révélait que l’ancien numéro 1 de Sonatrach était sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Une procédure lancée contre lui par les autorités algériennes dans le cadre de l’enquête sur l’affaire de la raffinerie Augusta en Italie. Cette raffinerie a été acquise par le groupe Sonatrach en 2018 au moment où M. Ould Kaddour était aux commandes. La transaction, présentée à ce moment-là comme un succès pour le secteur énergétique algérien, avait été conclue avec Esso Italiana (ex-filiale du groupe américain Exxon Mobil) pour un montant de près d’un milliard de dollars.
En attendant de nouveaux développements dans ce dossier où M. Ould Kaddour est accusé d’avoir mené une transaction douteuse, on reste aux indications fournies en début d’année par l’ancien Premier ministre Djerad. Cet ex-responsable avait annoncé «l’ouverture d’une enquête» par le pôle judiciaire chargé du crime économique et financier et «le lancement d’un mandat d’arrêt international» contre le principal accusé. L’acquisition d’Augusta par Sonatrach avait fait couler beaucoup d’encre en raison de «la vétusté» de ses installations et de leur inadéquation par rapport aux besoins de l’Algérie en matière de raffinage. L’ex-ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, avait fait des déclarations fracassantes à ce sujet en janvier dans un entretien à l’agence russe Spoutnik. «A l’époque, alors que Sonatrach négociait le rachat d’Augusta auprès d’Exxon Mobil, on disait que c’était un investissement à l’international qui devait permettre à l’Algérie de diminuer ses importations de gasoil. Malheureusement, il s’est avéré qu’Augusta ne pouvait pas raffiner de pétrole algérien, mais du brut saoudien et azerbaïdjanais», avait révélé M. Attar. «Je préfère ne pas m’étaler sur la question car ce dossier est entre les mains de la justice. Je peux seulement dire que cela confirme qu’il y a eu préjudice vis-à-vis de l’Algérie», avait-t-il ajouté.