PAR NAZIM B.
Le Parti des travailleurs (PT) a exprimé sa «stupéfaction» et sa«grande inquiétude» suite à l’arrestation du journaliste El Kadi Ihsane et la mise sous scellés des locaux de Radio M et de Maghreb Emergent dont il est le patron.
La formation politique de Louisa Hanoune a appelé, par conséquent, à la libération du journaliste et à la levée des scellés sur les locaux des deux médias, ajoutant ainsi la voix du PT à celles qui ont exprimé déjà leur stupéfaction et indignation.
«Nous avons appris avec stupéfaction et une grande inquiétude l’arrestation, dans la nuit du vendredi 23 à samedi 24 décembre 2022, du journaliste El Kadi Ihsane, directeur de Radio M et de Maghreb Emergent, suivie le lendemain d’une perquisition des leurs locaux et leur mise sous scellée après saisie du matériel de ce média par des agents de la direction générale de la sécurité intérieure, selon les journalistes de Radio M qui de fait se retrouvent ainsi que les travailleurs de ce média au chômage», a écrit le PT dans un communiqué.
Le PT s’est interrogé à ce propos sur ce qui «pourrait justifier de tels procédés, la célérité et le caractère d’urgence d’une telle démarche», faisant remarquer que «cela se passe au moment où la libération de dizaines de militants politiques, de journalistes, d’activistes… a commencé à susciter l’espoir de voir le processus de détente en cours s’accélérer jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de détenus politiques et d’opinion et que soit rétablie la liberté de presse».
Réitérant son attachement à «toutes les libertés», le PT a estimé qu’en cette fin d’année 2022, «en ce qui nous concerne, nous ne saurions nous accommoder d’une nouvelle régression, qui par-delà les souffrances qu’elle fait subir à des familles algériennes, s’oppose à l’aspiration profonde du peuple au rétablissement des conditions normales de l’exercice des libertés démocratiques».
Le PT a considéré que «par-delà la ligne éditoriale de Radio M et Maghreb Emergent, la mise sous scellés de ce média et l’arrestation de son directeur constituent un pas qualitatif gravissime dans la voie de la remise en cause des acquis démocratiques, dont les libertés d’expression et de presse, de leur criminalisation».
La formation de Louisa Hanoune dit espérer qu’il «s’agit là d’un dérapage qui sera vite corrigé et appelle à la libération d’El Kadi Ihsane et la levée des scellés sur les locaux de Radio M et Maghreb Emergent».
Pour le même parti politique, «les bouleversements en cours à l’échelle mondiale et leurs répercussions sur l’existence et l’intégrité des nations et des peuples dictent le renforcement des ressorts de la nation par le respect et la satisfaction des aspirations populaires à la démocratie avec son contenu politique et social. C’est une question de sauvegarde nationale.»
Avant le PT, c’est le RCD qui a considéré que l’arrestation du directeur du pôle éditorial d’Interface Médias est un «premier désenchantement» pour ceux qui «caressent l’espoir que l’apaisement l’emportera pour l’avenir du pays».
Appelant au «respect de la liberté d’expression et la cessation des harcèlements judiciaires et policiers contre les militants et les activistes», le RCD a exprimé «son soutien inconditionnel au collectif et responsables de Radio M ainsi qu’à tous ceux qui subissent le poids des injustices…». n