Après un arrêt d’activité qui a duré plusieurs mois, Hyundai Motor Algérie (HMA) reprend du service. Une reprise que la filiale du groupe Cevital est en train d’opérer, à travers une première phase qui passe par la relance du service après-vente et de la pièce de rechange, a indiqué, mercredi, le vice-président du groupe et responsable du pôle automotive, Omar Rebrab. Non sans préciser qu’au bout du plan, mis en place par HMA, figure la reprise de la commercialisation des véhicules Hyundai, que Cevital avait introduits en Algérie et représentés pendant de nombreuses années et la mise en place avant que le groupe appartenant à Issad Rebrab n’en soit dépossédé au profit des groupes Tahkout Manufacturing Company (TMC) pour les véhicules de tourisme, et pour Global Group (Arbaoui) pour les véhicules utilitaires et poids lourds. « Nous allons déployer notre plan étape par étape, et ce, en attendant d’obtenir l’agrément pour la commercialisation des véhicules », a donc fait savoir Omar Rebrab, mercredi, lors d’une conférence de presse animée à l’occasion d’une visite des médias organisée dans les locaux de HMA à Oued Smar. Lesquels locaux comptent, entre autres structures, un magasin de pièces de rechange de plus de 8 000 m2, avec près de 32 000 références, soit «plus de 3 milliards de dinars en pièces de rechange en stock», a-t-il précisé. «Nous avons mis en place une équipe professionnelle et nous avons investi sur les dernières technologies (IT) qui nous permettent de suivre toutes nos références ».
A l’instar d’autres filiales du groupe, qui ont repris leurs activités, après un long blocage, HMA peut donc compter sur un stock conséquent de pièces de rechange afin de satisfaire ses clients. En effet, « nombre de nos clients qui ont gardé contact avec nous nous demandaient de la pièce de rechange mais nous ne pouvions malheureusement pas les satisfaire », a souligné le patron de HMA, précisant que pour la relance, il peut compter sur le transfuge d’un responsable de Toyota Algérie, en l’occurrence M. Keddour. Ce dernier cumule 16 années d’expérience dans l’activité du SAV chez le représentant du constructeur japonais.
Par ailleurs, M. Rebrab a précisé que la reprise de l’activité de HMA débutera au niveau de son siège à Oued Smar avant de toucher progressivement les succursales et agents formant son réseau national. « On débute la semaine prochaine à HMA d’Oued Smar, mais nous avons repris contact avec nos anciens distributeurs. Nous comptons également élargir notre réseau à de nouveaux agents qui voudraient nous rejoindre. Nous allons déployer notre plan étape par étape, et ce, en attendant d’obtenir l’agrément pour la commercialisation des véhicules. Nous reprendrons toutes les activités, mais nous le ferons graduellement », dira-t-il à ce propos.
Il y a lieu de noter que la reprise de l’activité de Hyundai Motor Algérie intervient quelques semaines après que le groupe Cevital a obtenu gain de cause auprès de la justice, en décembre dernier, lors du procès d’anciens hauts responsables politiques, dont les deux ex-Premiers ministres Sellal et Ouyahia. Outre les lourdes peines de prison dont ils ont écopé, Ouyahia ainsi que les deux anciens ministres de l’Industrie, Youcef Yousfi et Mahdjoub Beda, ont été condamnés à dédommager Cevital à hauteur de 10 milliards de centimes. Le juge a également décidé un dédommagement au profit de Abdelhamid Achaïbou (propriétaire de KIA) d’un montant de 200 milliards de centimes qu’il percevra de la part de Ahmed Ouyahia, des anciens ministres de l’Industrie, Abdessalem Bouchouareb (en fuite), Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda et Amine Tira (fonctionnaire du ministère de l’Industrie), condamnés dans la même affaire. Le patron turc d’Emin Auto, Nihat Sahsuvarog, percevra, quant à lui, 50 milliards de centimes à titre d’indemnités.
Ce dernier s’est également constitué partie civile dans cette affaire pour dénoncer le « chantage » dont il a été victime à travers son projet d’usine JAC et Song Yong à Témouchent. «La justice nous a rétablis dans nos droits. Nous avons été pénalisés, à l’instar de la famille Achaïbou (groupe Elsecom, ndlr). Nous avons démarré, il y a 20 ans, et il fallait développer cette marque, la faire connaître et gagner la confiance du client. Le consommateur et la presse en sont témoins », a conclu son intervention Omar Rebrab.n