Le pétrole poursuivait hier sa remontée entamée mardi dernier, et ce, après une série de baisses sur plusieurs jours, provoquée par l’épidémie de coronavirus et ayant coûté et fait traverser au baril de brut plusieurs jours successifs de baisses, synonymes de perte de plus de 15% de sa valeur depuis le début de l’année.
Alors que la réponse de l’Opep+ sur une éventuelle réduction supplémentaire n’était toujours pas connue, plus d’une semaine après la réunion de Vienne, l’or noir grimpait encore et s’apprêtait à boucler sa première semaine au vert depuis la fin décembre. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 57,16 dollars à Londres, en hausse de 1,46% par rapport à la clôture de jeudi. A New York, le baril américain de WTI pour mars gagnait 1,28%, à 52,06 dollars.
« Les prix du pétrole continuent leur rebond malgré l’absence de message clair de la part des pays membres de l’Opep et de l’Opep+ », a relevé Bjarne Schieldrop, analyste de SEB. Et si le message n’est pas clair, c’est parce que la position de la Russie se fait toujours attendre concernant les recommandations du comité technique de l’Opep+ (JTC) pour une prolongation de la réduction en vigueur (1,7 million de barils par jour) jusqu’à la fin 2020 et de coupes supplémentaires de 600 000 barils par jour applicables jusqu’à la fin du second trimestre de la même année.
Les analystes voient, cependant, la Russie rallier ces recommandations, d’autant que le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, a lancé, mercredi dernier, des signes dans cette direction lorsqu’au sortir d’une réunion avec son homologue du Kazakhstan, il a indiqué que les deux pays « tiendraient compte des intérêts des (…) compagnies pétrolières » et
« adopteraient une position commune ». Les cours du pétrole évoluent dans une tendance haussière parce qu’ils seraient soutenus par les chiffres des autorités sanitaires chinoises montrant que « l’épidémie s’étend de façon plus lente ». Pour rappel, l’Opep vient de réviser à la baisse sa prévision de la demande pour l’année 2020. Au vu de l’impact du coronavirus sur la demande du géant chinois, l’organisation table désormais sur une croissance réduite de 19% par rapport aux estimations faites le mois dernier.
« L’impact de l’épidémie de coronavirus sur l’économie chinoise a ajouté aux incertitudes concernant la croissance économique globale en 2020 et, par extension, sur la croissance mondiale de la demande de pétrole en 2020 », a indiqué l’Opep mercredi dans son rapport mensuel. En chiffres, le recul fera que cette croissance se situera à 0,99 million de barils par jour (mb/j) cette année, contre 0,23 mb/j antérieurement prévus.<