Après plus de 4 mois de contestation, les enseignants grévistes du cycle primaire passent visiblement à la vitesse supérieure en organisant demain lundi une marche vers le palais du gouvernement.

L’action, qui marque ainsi un durcissement de ton des grévistes envers la tutelle, vise à faire entendre la voix des enseignants du premier palier de l’Education nationale qui émettent depuis le 6 octobre dernier des revendications socioprofessionnelles.
Les revendications portent notamment sur la suppression des tâches non pédagogiques ou alors bénéficier d’une compensation matérielle adéquate, sur l’application avec effet rétroactif du décret présidentiel 14- 266 qui attribue l’échelon 12 aux enseignants du primaire, en attendant d’arriver à une unification des classements avec les autres paliers de l’Education.
Les grévistes semblent ainsi vouloir donner de la consistance et de la visibilité à leur action après s’être contentés, ces dernières semaines, d’un rassemblement hebdomadaire au siège annexe du ministère de l’Education nationale, une action qui accompagne le débrayage observé chaque mercredi.
La Coordination des enseignants grévistes du primaire, qui a réduit les trois jours de grève à une journée, mise aussi sur une médiatisation à la mesure de la durée de la contestation. C’est d’ailleurs ce souci de la médiatisation qui a contraint les animateurs de cette coordination à changer l’itinéraire de la marche, qui devait démarrer de l’annexe du ministère vers le siège de la tutelle, avant d’opter pour un autre, de la place des Martyrs au Palais du gouvernement. Sur les raisons qui ont amené ce changement d’itinéraire, un membre de la coordination a estimé que deux facteurs ont précédé à ce choix. « L’un réside dans l’impact médiatique que nous voulons très lourd et l’autre dans le fait que nous sommes convaincus que notre dossier ne peut être réglé qu’à travers les hautes autorités du pays», explique notre interlocuteur.
Ainsi et à travers cette marche, c’est la crise qui s’accentue dans le secteur de l’Education nationale où les signes d’une solution pour le cycle primaire ne se profilent pas à l’horizon en dépit des promesses lancées par la tutelle de remédier à la situation.
Car si la réduction de la durée de débrayage de trois à une journée est de nature à amortir les «pertes pédagogiques», les signes de solution tardent et inquiètent plus que jamais la famille de l’Education notamment les parents d’élèves qui ne savent plus à quel saint se vouer.
D’autant plus que la tutelle et la coordination des grévistes campent sur leurs positions respectives. La première semble dans l’embarras à l’idée d’ouvrir un dialogue avec une organisation syndicale qui n’est pas agréée alors que la seconde tient mordicus à la satisfaction de ses revendications.

L’Unpef annonce une grève et une marche nationale le 26 février
En plus de la contestation que mène depuis plus de 4 mois, la Coordination des enseignants du primaire, l’Union nationale des professionnels de l’éducation et de la formation (Unpef) prévoit, elle aussi, des actions de protestation.
C’est ainsi que cette organisation syndicale a annoncé, hier, des arrêts de travail et un rassemblement devant le ministère de l’Éducation. Ces actions seront couronnées par l’organisation d’une marche nationale programmée le 26 février. Le syndicat a expliqué sa montée au créneau suite au plan d’action du gouvernement adopté par le Parlement qui « a complètement ignoré les doléances des professionnels du secteur ».
L’Unpef a évoqué aussi l’attitude du ministère de l’Education qui « a choisi d’ignorer les revendications des professionnels en ne lançant pas un dialogue sérieux ».