C’était dans les tuyaux depuis quelques semaines. Désormais, c’est officiel. La Confédération africaine de football (CAF) a décidé de retirer l’organisation de la CAN-2025 à la Guinée. Cette dernière n’était, d’après les rapports de la délégation envoyée sur place pour évaluer la capacité des Guinéens à assumer le statut d’hôtes, pas en mesure de relever le défi. Par conséquent, il va falloir trouver une alternative.

Par Mohamed Touileb
L’Algérie et le Maroc pourraient se disputer le statut de pays organisateur. Ce match s’annonce très serré et renferme beaucoup d’enjeux qui dépassent les contours purement sportives. Lecture.
Le dépôt de candidatures pour suppléer la Guinée est ouvert. Il reste à savoir comment l’Algérie convaincra les votants pour lui passer le relais. La rumeur sur le retrait de l’organisation à la Guinée avait boursouflé ces dernières semaines. D’ailleurs, Djahid Zefizef, président de la Fédération algérienne de football (FAF), avait été interrogé sur la volonté de l’Algérie à se présenter au concours de l’organisation.

Rien n’est gagné d’avance
«Je dois dire que rien n’est encore officiel concernant le retrait de l’organisation de la CAN-2025 à la Guinée. Tant que la Confédération africaine de la discipline n’a pas encore tranché sur le sujet, on ne peut annoncer quoi que ce soit concernant une éventuelle candidature algérienne. Ce serait incorrect aussi de le faire de notre part du point de vue déontologique», avait précisé avec diplomatie le patron de la FAF.
C’était à l’issue du match Algérie-Arabie Saoudite en demi-finale de la Coupe arabe U17 le 05 septembre dernier.
Depuis, la donne a changé puisque la structure footballistique continentale a entériné sa décision de déchoir la Guinée de son statut d’hôte. Dès lors, il faudra trancher sur une postulation qui serait inévitable si l’on suit la convergence des éléments en notre possession. Surtout que «l’Algérie dispose d’infrastructures répondant aux normes et qui lui permettent de postuler à l’organisation de compétitions internationales», comme l’avait assuré Zefizef.
Toutefois, la partie n’est pas gagnée d’avance quand on sait que le Maroc, fort de son assise infrastructurelle et son lobbying au sein de la CAF, peut (veut) se mêler à cette bataille. Si l’Algérie peut gagner, il y a aussi le risque de voir les Marocains l’emporter. Les deux parties prendront leur non-sélection pour abriter la messe majeure du football comme un affront dans le contexte actuel. En effet, toute confrontation n’est pas bonne à perdre.

Les infrastructures sont un atout majeur mais…
C’est pour cela qu’il est primordial de s’assurer de la solidité du dossier avant de le déposer. Aussi, il faudra faire le travail de «sape» en coulisse où Fouzi Lekjâa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), est connu pour avoir une activité à fort impact sur les décisions émanant du Comité exécutif de la CAF. C’est sur ce seul détail que le match pourrait être perdu.
Autrement, pour les infrastructures, les récents stades, dont certains seront aptes pour le service dès le CHAN-2022 (13 janvier – 04 février), sont un atout majeur. Aussi, les hôtels de haut standing pour héberger les délégations, ne manquent pas. Sans parler de l’avantage d’avoir un climat favorable pour une CAN estivale. Notamment dans les villes côtières où le tournoi devrait se dérouler.
Le potentiel est là. Mais, si les voisins s’invitent à la danse, il y aura des paramètres «extraordinaires» à prendre en compte tant ce duel a certaines spécificités.
Il s’agira d’égo et de récupérations extra-sportives. Le gagnant du concours aura de quoi «pavoiser». Quant au perdant, il aura du mal à s’en remettre pendant un moment. Il est donc primordial de faire le nécessaire pour se retrouver dans le bon camp à l’issue du verdict d’attribution.