Depuis jeudi dernier, le nord de la Cisjordanie occupée est sous haute tension suite au décès de neuf Palestiniens lors d’un raid des forces d’occupation israélienne dans lequel a été tiré du gaz lacrymogène dans une unité pédiatrique d’un hôpital. Cette nouvelle séquence, qui marque un rebondissement dangereux dans le conflit se déroule dans l’impunité totale.

PAR NAZM BRAHIMI
Au total, 10 personnes parmi lesquelles «une femme âgée» ont été tuées lors de ce raid et 16 autres blessées, dont quatre sont dans un état grave, a indiqué la ministre de la Santé, Mai al-Kaila, dans un communiqué,
Un précédent bilan des autorités palestiniennes faisait état de quatre morts parmi les Palestiniens alors que «la situation dans le camp (de réfugiés palestiniens) de Jénine est critique», a indiqué la ministre de la Santé.
Les forces d’occupation israéliennes ont «délibérément tiré des grenades de gaz lacrymogène» dans le service pédiatrique d’un hôpital de Jénine, «provoquant l’asphyxie de certains enfants», a encore dit la ministre palestinienne.
Selon la Croix-Rouge, l’évacuation des nombreux blessés est «difficile», a déploré la ministre Mai al-Kaila, appelant à l’organisation d’une «réunion urgente» avec le Comité international de la Croix-Rouge et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Comme première réaction, les autorités palestiniennes ont annoncé la suspension de «la coordination sécuritaire» avec l’entité sioniste et décidé d’aller au Conseil de sécurité pour mettre en œuvre la résolution de protection internationale du peuple palestinien, en protestation contre le massacre de 9 Palestiniens lors d’un raid militaire, jeudi, sur la ville de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.
Cette décision a été annoncée à l’issue d’une réunion d’urgence tenue par les dirigeants palestiniens sous la présidence du chef de l’Etat, Mahmoud Abbas, selon l’agence de presse palestinienne (WAFA).
Le porte-parole de la Présidence palestinienne, Nabil Abu Rudeineh, a annoncé que les dirigeants palestiniens avaient décidé lors de leur réunion que «la coordination sécuritaire avec le gouvernement d’occupation n’est plus en vigueur à partir de maintenant».
Il a ajouté, dans un communiqué avoir décidé d’aller «immédiatement au Conseil de sécurité pour mettre en œuvre la résolution de protection internationale du peuple palestinien (…), et d’arrêter les mesures unilatérales».
Abou Rudeineh a ajouté que les dirigeants palestiniens avaient décidé de saisir d’urgence la Cour pénale internationale pour «ajouter le dossier du massacre commis par les forces d’occupation à Jénine, jeudi, aux dossiers précédemment soumis à la Cour».
Les dirigeants palestiniens, d’après Abu Rudeineh, ont immédiatement appelé la commission d’enquête internationale en cours au sein du Conseil des droits de l’homme à enquêter et à renvoyer ses conclusions concernant la responsabilité de l’occupation dans ce massacre à la Cour pénale internationale et au Conseil de sécurité.
Auparavant, le ministère palestinien de la Santé avait annoncé dans un communiqué de presse que «le nombre de morts depuis jeudi matin est passé à 10 (dont 9 dans le camp de Jénine), et le nombre total de martyrs depuis le début de l’année a atteint 30», un triste bilan auquel il faut ajouter le fait que les forces aériennes de l’armée d’occupation sioniste ont mené vendredi des frappes sur la bande de Ghaza, selon des sources locales dans l’enclave palestinienne.

L’Algérie condamne fermement
Suite à cette escalade d’agression contre les Palestinienne, l’Algérie a fermement condamné, vendredi, le massacre sanglant commis par l’armée d’occupation sioniste dans le camp de Jénine dans les territoires palestiniens occupés.
L’Algérie a appelé, par la même occasion, la communauté internationale à intervenir «en urgence» pour arrêter les responsables de ce «crime odieux» et mettre un terme à la série d’agressions répétées et atroces contre le peuple palestinien».
«Tout en présentant ses sincères condoléances et sa sympathie aux frères palestiniens, dirigeants et peuple, suite à ce crime odieux, l’Algérie réitère son soutien indéfectible à la juste cause palestinienne et sa solidarité constante avec le brave peuple palestinien, auquel l’Algérie a toujours demandé d’assurer une protection internationale par le Conseil de sécurité de l’ONU et de mettre fin à l’indifférence internationale, qui a grandement contribué à la poursuite par les forces de l’occupation de ses crimes et de son mépris flagrant de toutes les lois et les législations internationales», a précisé le communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.
«Cette violente escalade menée par l’occupation sioniste contre les civils palestiniens sans défense confirme la nécessité de poursuivre, de toute urgence, les efforts pour la réunification des rangs palestiniens et le renforcement de la détermination pour assurer la protection du peuple palestinien et consacrer son droit à l’édification de son Etat indépendant avec Al Qods pour capitale», selon la même source.
A souligner que le Club des prisonniers palestiniens a annoncé, hier (samedi), que l’armée sioniste a arrêté 400 Palestiniens depuis le début de cette année.
«L’occupation a arrêté plus de 400 citoyens palestiniens de Cisjordanie, dont El Qods», a affirmé le club dans un communiqué relayé par des médias, ajoutant que les forces sionistes «ont arrêté et interpellé, au cours des dernières heures, jusqu’à samedi matin, pas moins de 45 citoyens palestiniens d’El Qods et ses environs, et des gouvernorats de Cisjordanie».
Il a ajouté que parmi les détenus se trouvaient 15 membres de la famille du martyr Khairy Aalqam (à El Qods), dont sa mère et deux de ses frères, précisant qu’il s’agit de mineurs. Le club a estimé, par ailleurs, que les campagnes d’arrestation, qui sont les «outils utilisés par l’occupation pour saper toute lutte qui s’intensifie», relevant que le nombre total de Palestiniens détenus dans les prisons sionistes est d’environ 4 700, dont 29 femmes et 150 enfants et mineurs…». <