C’est un parti en désarroi qu’a laissé le président de Talaie El-Houriat Ali Benflis après sa démission de son poste, avant-hier samedi. Et pour cause. Cette formation politique depuis sa création n’a connu qu’un seul leader, Ali Benflis. Aucune autre personnalité n’a émergé depuis, y compris le très médiatique Mohamed Adimi, ex-responsable de la communication du parti. Ali Benflis a eu, en effet, à marquer avec son style et sa manière un parti d’opposition qui s’est imposé sur la scène politique nationale aux côtés de l’opposition. Trois fois candidat malheureux à l’élection présidentielle, Ali Benflis a créé une véritable dynamique au sein de sa formation politique et a boosté les ambitions de ses collaborateurs, qui n’ont pas hésité à défendre les couleurs du parti aux quatre coins du pays. Sa démission de la présidence de son parti, qui a été entérinée par les membres du comité central lors d’une session extraordinaire de l’instance, laisse un parti sans leader. Abdelkader Saâdi, élu le jour même secrétaire général du bureau politique, conformément aux statuts du parti, et qui assurera l’intérim jusqu’à l’organisation du premier congrès ordinaire en 2020, est un des proches d’Ali Benflis mais n’a cependant pas l’étoffe d’un leader. Aussi, et hormis l’absence d’un leadership, le parti souffre aussi du contrecoup d’une participation «non consensuelle» à l’élection présidentielle. En effet, Ali Benflis avait décidé d’aller vers l’élection présidentielle mais sans toutefois faire consensus autour de lui. Cette décision qui a eu des conséquences immédiates à travers de multiples départs du parti, dont le plus en vue est celui de Mohamed Adimi, n’en finit pas de déteindre négativement sur l’état-major du parti. Quoi qu’il en soit, se pose présentement la question de sa succession puisqu’il s’agira de redresser un parti qui a été lourdement sanctionné par le rendez-vous du 12 décembre dernier. Pour l’heure, aucun cadre n’émerge pour lui succéder. Mais pas seulement, puisqu’aucun cadre ni membre des instances du parti n’a exprimé sa volonté de succéder à l’ancien chef de gouvernement. «Nous devons réfléchir à tête reposée sur celui qui peut incarner l’avenir à la tête du parti», nous explique un membre du bureau national. Mais Benflis qui part restera, nous explique-t-on, à proximité pour «éclairer de ses conseils les militants du parti».
«Il nous a promis de nous aider et de nous éclairer dans nos missions au besoin», nous explique un membre de la direction. Selon nos sources, la ligne politique restera inchangée et dans l’opposition. «Nous gardons en tête le discours de Si Ali selon lequel l’opposition
n’est pas une promenade politique ni une option aisée, ni l’aboutissement rapide, ni l’affaiblissement et la stérilisation de l’activité politique». Expliquant que les membres de la direction souhaitent s’entourer d’une éthique politique, notre source soutient : «Chaque ligne que nous avons franchie orientait vers une seule direction, la préservation de la stabilité et l’Etat contre toutes formes de fragilisation», a-t-il indiqué, paraphrasant Benflis. Avant de lancer : «Aucune autorité ne supplée la souveraineté du peuple et aucune volonté ne brime la sienne. L’intérêt de la Nation doit primer sur l’intérêt personnel.»