A cinq semaines de son 8e congrès prévu du 16 au 18 mars prochain, le MSP a enregistré une deuxième candidature pour la présidence du parti. Après donc celle d’Abdelmadjid Menasra, c’est Abdelaali Hassani Cherif, ancien député et membre du bureau national en charge de l’organisation, qui fait acte de candidature pour succéder à Abderrazak Makri, qui remettra son mandat à l’occasion de ce congrès, placé sous le slogan «De nouveaux horizons pour une Algérie souhaitée».
PAR NAZIM BRAHIMI
Présenté comme le potentiel «continuateur» de la ligne de Makri, le rival de Menasra «bénéficierait de larges soutiens au sein du mouvement notamment parmi les cadres les plus influents comme Makri», affirme-t-on chez les partisans de Hassani Cherif.
Dans ce courant, en plus des faveurs qu’on accorde à Hassani Cherif notamment à travers sa «proximité» avec Makri, on n’hésite pas à présenter la candidature de Menasra sous de mauvais présage. Si cette tendance est véritablement représentative des forces en présence au sein du parti islamiste, la bataille de succession opposera alors la ligne de Makri dite «l’aile dure» et celle de «l’entrisme», incarnée par Menasra et ses relais où on retrouve notamment Aboudjera Soltani, ancien président du parti après le décès de son fondateur, Mahfoud Nahnah.
Pour certaines voix au sein du parti, le congrès présente cet «important enjeu», celui de savoir à quel courant reviendra la gestion du MSP pour les années à venir entre la ligne -dure pour les uns et ambiguë pour les autres- imprégnée par Makri et celle que privilégierait Menasra connu davantage pour son discours plutôt modéré.
«En réponse à une demande persistante de nombreux membres de notre parti et après consultation, j’informe les militants et les sympathisants du MSP de mon intention de briguer le poste de président qui sera vacant à l’occasion du prochain congrès prévu les 16, 17 et 18 mars 2023», avait informé Menasra sur son compte facebook.
La déclaration de candidature de Menasra a vite accéléré l’activisme dans les instances du MSP de ceux qui ne s’inscrivent pas dans le projet de Menasra, puisque des tractations en coulisses ont vite commencé pour promouvoir la candidature de Hassani Abdelali, désormais actée.
Si pour le grand public, ce dernier est moins connu comparativement à d’autres figures du parti islamiste, il ne manque pas d’atouts, affirme-t-on du côté du MSP, où on prédit une succession ouverte. D’autant plus que les anciennes figures du MSP ne semblent pas avoir perdu toutes leur influence au sein du parti.
Ancien ministre de l’Industrie et de la Restructuration dans le gouvernement d’Ahmed Benbitour (1999-2000), Menasra peut compter sur les cadres «pas entièrement satisfaits de la gestion de Makri», selon des indiscrétions. Menasra, pour rappel, a démissionné en 2008 alors que le parti était dirigé par Aboudjerra Soltani, suite à sa dissidence du MSP en compagnie d’autres parlementaires contestant les démarches de Soltani notamment son adhésion à l’alliance présidentielle avec le FLN et le RND.
Après sa démission du MSP, Menasra lancera une nouvelle formation politique dénommée le Mouvement pour la prédication et le changement (MPC) créée en avril 2009.
Cependant, en 2017, Abdelmadjid Menasra fusionne son parti (devenu le Front du changement en 2011) avec le MSP, qu’il rejoint, sous la direction d’Abderrazak Makri. Il a été élu ensuite, pour une courte période, président du MSP, précisément de juillet à décembre 2012 dans le cadre de l’union entre le MSP et le Front du changement (FC) entérinée par le «congrès extraordinaire consensuel». Makri lui succèdera pour le restant de la période consensuelle qui prendra fin au mois de mai 2018, soit jusqu’à la tenue du congrès ordinaire, qui a plébiscité Makri à la tête du parti.
Qu’en sera-t-il au 8e congrès de mars prochain ? Verra-t-on Menasra reprendre les rênes du parti ou le courant de Makri avoir le dernier mot ? n