Opérateurs et experts algériens et français croiseront, mercredi 9 mars 2022, leurs regards et leurs analyses du marché algérien et de ses opportunités en cette année considérée sous le signe de l’économie et de la relance dans les différents domaines d’investissement.

Par Nordine Azzouz
Leur rencontre, qui s’annonce aussi comme un test de la proximité d’affaires algéro-française après les mois de crise de politique aiguë entre Alger et Paris, aura lieu en format digital à partir de Paris et se déroulera sous la houlette de Business France dans le cadre des «Rencontres Algérie» que l’opérateur français organise depuis plusieurs années, puisque l’édition de 2022 sera la treizième du genre à se pencher sur la situation économique du pays et de son évolution à l’heure de la nouvelle donne géo-énergétique marquée par la hausse fulgurante des cours pétro-gaziers – en particulier depuis la guerre en Ukraine et le bouleversement géopolitique observé en Europe – ainsi qu’à la veille des changements attendus en matière de législation et de réglementation économique.
On pense à la promulgation prochaine d’un nouveau Code des investissements, dont le texte a été examiné en réunion du gouvernement, samedi 26 février à Alger, et qui devrait être bientôt présenté en Conseil des ministres. On songe également à l’action gouvernementale actuelle, via le Médiateur de la République, Brahim Merad, notamment pour lever au pas de course les difficultés dont souffrent les entreprises porteuses de projets d’investissement non encore réalisés depuis des années à cause de problèmes bureaucratiques et d’accès au crédit et au financement bancaire.
Suivant le programme communiqué par Business France Algérie, les «Rencontres Algérie 2022» auront pour logique de fournir aux entreprises françaises intéressées par le marché algérien les «clefs d’entrée» au marché. Aux autres, qui sont familiers du champ, il s’agit de leur proposer, outre l’encouragement au rapprochement d’affaires algéro-français, une photographie de ce qui se passe actuellement dans le monde de l’économie et de l’entreprenariat algériens.
Les rencontres prévues à ce sujet se déclinent en deux parties distinctes, la première, institutionnelle et inaugurale, verra l’intervention du Directeur général de Business France, Christophe Lecourtier, de l’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette, et de l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud. La deuxième partie, qui sera réservée à l’entreprise et à l’expertise de marché, prendra la forme d’un débat animé par le journaliste économique Arnaud Fleury à partir de six grands thèmes de discussion et d’échange, dont le liminaire, inscrit sous un bon augure, sera consacré à «2022, année de l’économie» dans notre pays, sans doute en écho aux déclarations et aux initiatives officielles sur la (re) vitalisation du tissu productif national, énergétique compris.
Il y sera question de la «situation économique et financière de l’Algérie» et de sa «place dans le commerce UE-Afrique», un aspect qui sera abordé par Mathieu Bruchon, chef du service économique régional à Business France, et du «climat des affaires en Algérie» qui sera analysé par l’opérateur Slim Othmani en tant que président du Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (Care). «L’analyse des flux de marchandises vers et au départ d’Algérie» sera effectuée par Philippe Rech, Directeur général de CMA CGM Algérie.
En second compartiment du débat, seront abordées «les perspectives pour l’offre française en Algérie» par le directeur de Business France Algérie, Romain Keraval, Directeur Pays, qui communiquera sur «les opportunités de partenariat portées par le secteur privé algérien» et par les présidents du Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (CEIMI) et de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Fethi Ammour et Mohamed Sami Agli. «Le crédit à l’industrie» et le «financement des projets d’investissement» figurent parmi les dossiers qui seront traités par Sid Fouaz, directeur du Financement de l’investissement à Société Générale Algérie. Un focus sera par ailleurs consacré à la question de l’intégration locale à travers «le cas de l’industrie pharmaceutique», un thème d’actualité qu’aura à présenter Christophe Lachaux, Directeur Pays, d’Eurapharma

Energie, numérique et transition énergétique sous la loupe
«Les enjeux en matière de diversification des productions agricoles et agro-alimentaires, la «stratégie énergétique et industrielle après 2022», le numérique comme «levier stratégique pour accélérer la transformation de l’économie algérienne» seront les troisième, quatrième et cinquième thèmes à figurer au programme des discussions. L’accent sera mis notamment sur «les efforts de modernisation de l’agriculture, de l’élevage et de l’aquaculture» par le directeur-adjoint chargé de la formation doctorale et de la recherche scientifique à l’Ecole supérieure des sciences agronomiques d’Alger, le professeur Ali Daoudi. Mabrouk Aib et Nassim Ilmane, fondateurs de l’Aitech, parleront de «la gestion du stress hydrique» et des «défis pour l’agriculture de demain et les populations». Julie Bouchard de Castel Algérie et Hervé Barrere de Danone Algérie interviendront sur «l’essor du tissu agro-industriel : accroissement des capacités et de la diversité», tandis qu’Amine Oumoha Directrice générale de Veritas Algérie, s’intéressera à la question de la «certification» comme atout-qualité à l’exportation.
Pour «la relance des investissements dans l’amont et l’aval pétrolier et gazier», l’expert Mourad Preure, directeur du cabinet Emergy, fera une communication qui sera suivie par celle de Boukhalfa Yaici, Directeur général du Cluster Solaire, sur l’ambition algérienne «nouvelle en matière de production d’énergie solaire». Le volet de la sous-traitance sera examiné par Kemal Agsous, président de la Bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat (BSTPA).
En ce qui concerne le numérique, «les progrès et perspectives de la transformation» du secteur, ainsi que «la numérisation des entreprises algériennes et l’offshoring des services», ils seront au cœur des interventions du président du Groupement algérien des acteurs du numérique (Gaan), Tadjeddine Bachir, d’Imane Boumaza, Directrice générale d’Altius Mena, et de Gilles Guerin, Directeur général de Webhelp. Nassim Kerdjoudj, board member, Batolis et managing partner Aldive, et Madjid Messaoudene, Administrateur du GIE Monétique, mesureront en tant qu’opérateurs de terrain «l’essor du commerce électronique et le développement de la monétique».
Nous y reviendrons. n