Les Douanes algériennes doivent renforcer la lutte contre la corruption et les lourdeurs bureaucratiques, entre autres, et gagner la bataille de la numérisation afin de contribuer à impulser un nouvel essor à l’économie nationale, selon les directives données à ce corps par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, hier à Alger, lors de la célébration de la Journée internationale de la douane.

En s’adressant aux nombreux cadres de cette institution, il a affirmé que la numérisation constitue «le principal axe de développement de l’action douanière» et «la numérisation de son administration lui permettra d’atteindre un niveau mondial, en sus de faciliter son travail, dont le contrôle douanier qui doit s’appuyer sur des moyens modernes». Le Premier ministre a insisté sur l’importance de lutter efficacement contre le phénomène de contrebande et les fléaux préjudiciables à l’économie nationale, dont la corruption. Dans ce cadre, il a appelé le corps douanier à «participer davantage à l’effort soutenu de l’Etat en matière de lutte contre la corruption», comme il l’a incité à «encourager les investissements générateurs de richesse et de postes d’emploi» et à «accompagner la relance économique, en renforçant l’encadrement et la valorisation des ressources humaines mais également en procédant à la modernisation des modes de gestion».
La situation de l’économie nationale, notamment en pleine crise multidimensionnelle qui frappe tous les pays du monde, requiert, selon le Premier ministre, «la mobilisation de toutes les institutions, en particulier le corps des Douanes, au regard de son rôle-clé dans la protection de l’économie nationale et l’ouverture de nouvelles perspectives à même de faciliter les investissements nationaux et étrangers, de promouvoir le commerce extérieur, de diversifier notre économie et de générer de nouvelles ressources financières». Des objectifs qui ne peuvent être atteints que par une formation adéquate dans le processus de modernisation, à travers le renforcement des échanges et de la coopération bilatérale et multilatérale, en vue d’élever cette institution en une administration «plus transparente, moderne et performante». C’est dans ce sens que l’administration des Douanes est invitée à poursuivre ses efforts pour «ancrer une éthique et une déontologie professionnelle exemplaires», à travers la consécration des «principes de la bonne gouvernance et du respect strict des valeurs mondiales en la matière, énoncées dans la Déclaration d’Arusha de l’Organisation mondiale des Douanes (OMD)», selon M. Djerad, qui a insisté sur la nécessité de simplifier les procédures douanières et de lutter contre les lourdeurs bureaucratiques pour améliorer l’attractivité des investissements en Algérie.
Pour lui, la réforme de l’administration douanière constitue «un axe essentiel» dans le programme du président de la République et du plan d’action du gouvernement, d’où l’impératif d’adapter les textes régissant cette activité, d’opter pour la numérisation et la simplification des procédures et de lutter «contre les lourdeurs bureaucratiques préjudiciables à l’attractivité des investissements dans notre pays». De même qu’elles sont à l’avant-garde dans la protection de l’économie nationale et des intérêts économiques du pays, en veillant au respect de la législation et règlement en vigueur relatifs à la circulation transfrontalière des marchandises et à la lutte contre le trafic illicite, la contrebande, le blanchiment d’argent et le crime organisé transfrontalier pour protéger l’économie nationale et préserver la sécurité des citoyens. Les Douanes œuvrent également à la promotion de la concurrence loyale entre les opérateurs et à l’encouragement de l’investissement et de la production des marchandises et des services, outre la contribution à la réalisation des équilibres financiers, à travers le recouvrement des droits et des taxes, a soutenu M. Djerad. Les Douanes sont également une institution «aidant à la prise de décisions économiques et stratégiques, à la faveur de la collecte, de l’ajustement et de l’analyse des statistiques relatives au commerce extérieur», d’où le plaidoyer du Premier ministre pour que les statistiques du commerce extérieur soient «accessibles à tous», car elles sont «exactes et donnent une image claire sur la situation du commerce extérieur du pays».
Guichet unique et nouvelle loi en perspective
Les Douanes sont donc appelées à «participer aux grandes réformes lancées par l’Etat pour la redynamisation de l’économie et la mise en place d’un nouveau modèle économique, à travers le renforcement de la protection de la production nationale et la contribution à l’amélioration du climat des affaires et à l’assainissement des domaines économique et commercial, en accompagnant la concrétisation d’une politique commerciale maîtrisée vis-à-vis de nos partenaires, à même de servir les intérêts stratégiques de notre pays, de faciliter les exportations et d’investir les marchés extérieurs».
Pour sa part, le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, a annoncé le lancement prochain du service du guichet unique pour les Douanes algériennes qui aura «un rôle prépondérant dans la facilitation et la sécurisation des opérations économiques extérieures du pays». Il a indiqué que le changement attendu dans le corps des Douanes impliquait la réunion des conditions nécessaires pour s’ouvrir à l’économie mondiale, notamment à travers les zones de libre-échange arabe, africaine et régionale. Ce qui implique la nécessité de «s’adapter aux évolutions économiques mondiales par la mobilisation totale et l’aptitude à relever les défis, à protéger l’économie nationale et à contribuer à la promotion du commerce extérieur à la faveur de l’assouplissement des procédures d’exportation du produit national et de la lutte contre toute forme de fraude douanière telle que la surfacturation». Dans la foulée, il a évoqué le lancement du chantier de révision de la loi relative aux douanes pour être en adéquation avec les nouvelles orientations économiques basées sur l’élaboration d’une véritable politique des exportations hors hydrocarbures et l’encadrement des opérations d’importation.