Le Parquet d’Alger vient d’arrêter la date des procès de certains détenus d’opinion, dont celui de l’activiste Samir Benlarbi programmé pour le 27 janvier au tribunal de Bir Mourad Raïs au moment où la question de la libération des détenus continue d’occuper une place importante dans le débat public. Preuve en est qu’elle a été évoquée par les personnalités et chefs politiques reçus par le président de la République dans le cadre des consultations.

Poursuivi pour « atteinte à l’intégrité et l’unité du territoire nationale », Samir Benlarbi a été placé en détention préventive le 17 septembre, alors que la demande de libération provisoire a été rejetée à deux reprises.
D’autre part, le procès de 10 détenus d’opinion arrêtés le 1er mars, soit au 2e vendredi de la mobilisation populaire, est programmé pour le 12 mars prochain, tandis que trois autre arrêtés le même jour est prévu pour le 16 mars. Les 13 détenus à la maison d’arrêt d’El Harrach sont poursuivis pour « saccage de biens publics à l’hôtel Saint-George », souligne le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), qui précise que l’un des détenus est maître d’hôtel, un autre est étudiant en master 1, tandis que certains sont ingénieurs et techniciens en informatique. Ces derniers ont entamé une grève de la faim mardi dernier pour exiger « un procès équitable », vu que le traitement de leur dossier a connu une « lenteur judiciaire ».
Pour ce qui est du procès en appel de Mohamed Tadjadit, ayant bénéficié de la liberté provisoire le 02 janvier dernier, parmi 76 autres détenus, il a été reporté au 27 février à la demande du concerné. Ce dernier a été, pour rappel, condamné à 18 mois de prison ferme par le tribunal de Sidi M’hamed.
S’agissant des deux manifestants ayant poussé, le 17 mai dernier, du « haut d’un camion anti-émeute un policier qui aspergeait les manifestants de gaz lacrymogène », et placé en détention préventive le 27 du même mois après leur interpellation, leur affaire a été requalifiée par la Cour d’Alger de criminelle à la correctionnelle, a-t-on appris auprès du CNLD. Les deux manifestants ont été poursuivis dans ce cas pour « tentative d’homicide volontaire et agression d’agent de la force publique ».
Pour rappel, le procès en appel du premier groupe de 13 manifestants, porteurs de drapeau berbère, et ayant purgé une peine de six mois que leur a infligé le Parquet de Sidi M’hamed, est prévu le 27 janvier devant la Cour d’Alger.
Mercredi dernier, la Cour d’Alger a rejeté l’appel de libération provisoire d’Abdelouahab Fersaoui, président du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ). Ce dernier est poursuivi pour « atteinte à l’intégrité du territoire national et incitation à la violence » prévus dans les articles 74 et 79 du code pénal. Le concerné a été placé sous mandat de dépôt le 14 octobre dernier.
Des avocats, membres du Collectif de défense des détenus d’opinion, ont dénoncé des arrestations et mesures juridiques arbitraires prononcées contre les « hirakistes » pour des faits qui ne constituent « aucun délit ». Les robes noires qualifient les détenus du Hirak « d’otages ».
Ces derniers dénoncent constamment « des atteintes » aux libertés individuelles et collectives dont sont
victimes les Algériens depuis l’enclenchement du mouvement populaire en cours. Selon la corporation des juristes, les libertés d’expression et le droit de prendre part à une manifestation pacifique sont un droit garanti par la Constitution et les lois en vigueur.<