Il y a le cœur et les qualités intrinsèques qui disent que Riyad Mahrez était plus méritant. Et puis, il y a la raison qui soutient que Sadio Mané n’a pas volé la consécration. La course au Ballon d’Or africain a fait couler beaucoup d’encre. Tout comme le verdict final qui a primé le Sénégalais (447 points) devant Mohamed Salah (325 points) et Mahrez (267 points). Le « Fennec », champion d’Afrique avec l’Algérie lors de la dernière Coupe d’Afrique des nations abritée par l’Egypte, à la troisième marche ? Cela, en revanche, reste largement contestable.

Le triomphe, dans lequel il a été décisif, des «Verts» lors de la messe continentale, les trois titres avec Manchester City (Premier League, Coupe de la Ligue anglaise et FA Cup) ainsi que ses 16 buts et 20 passes décisives en 52 apparitions, clubs et sélection confondus, faisaient de lui un prétendant légitime pour la distinction individuelle du meilleur joueur en Afrique en 2019. Mais voilà que la concurrence était rude et d’un très haut niveau avec Mohamed et Sadio. Surtout le dernier nommé qui a brillé avec Liverpool sur le plan européen lors des deux saisons écoulées. Plus de constance et plus de temps de jeu, c’était l’avantage (décisif ?) qu’avait le « Lion de la Téranga » sans oublier le sacre en Ligue des Champions UEFA venu contrebalancer la CAN décrochée par l’Algérien sur les terres des « Pharaons ». Aussi, Mané a pu disputer neuf matchs de plus sur l’année trouvant la faille à 34 reprises et distillant 15 offrandes. Belle copie.

L’Afrique « Red » dingue de lui !
L’ancien Lillois a participé, de manière très significative et claire, dans le retour sur le sommet de l’Europe des « Reds » (C1 et Supercoupe UEFA) outre la scène mondiale (Coupe du Monde des clubs FIFA). Ainsi, l’ailier du vice-champion d’Angleterre sortant (record de points pour un dauphin à la clé) succède à Salah, double-tenant du titre, en plus de devenir le premier Sénégalais à imiter El Hadji Ousseynou Diouf couronné en 2001 et 2002. « C’est une grande fierté. L’année dernière, j’avais promis de travailler pour remporter ce titre et je l’ai eu. Je n’ai pas de mots pour remercier tous les Sénégalais qui m’ont soutenu», a réagi le lauréat en ajoutant «cette année, il y a plusieurs joueurs africains qui ont réalisé une grosse performance. Il y a Salah, Riyad et moi-même. Je leur dit félicitations. Riyad Mahrez et Mohamed Salah auraient mérité également ce trophée. Parce qu’ils ont connu une saison exceptionnelle.» Mané est un incontournable dans les plans de son entraîneur Jürgen Klopp. Cela a joué en son faveur pour finir Soulier d’Or (Meilleur auteur du championnat d’Angleterre en compagnie de Salah et Aubameyang) car plus mis en avant que Mahrez longtemps une pièce de rechange pour son coach Pep Guardiola. Le technicien espagnol n’a misé sur lui que lors du finish de la saison dernière. Le natif de Sarcelles a répondu présent en étant décisif pour plier le titre de champion d’Angleterre avant de rejoindre l’EN, logiquement désignée « Meilleure équipe masculine 2019 », avec laquelle il a été au bout de la CAN-2019 inscrivant -au passage- ce mémorable coup franc en demi-finale de la messe contre le Nigéria. Ce but a, d’ailleurs, été élu le plus beau sur l’année civile.

Mahrez, un statut préjudiciable à City
Une consolation qui ne cachera pas cette étrange 3e place et le fait que Salah soit devant dans les suffrages finaux. Y-t-il eu manipulation des voix ? Selon nos informations, certains votes ont été manipulés. D’où le classement étrange du Mancunien. Malgré cela, le Citizen a été très sobre dans sa réaction au verdict : « Félicitations à Sadio pour ce trophée bien mérité. Désolé de n’avoir pu être là mais je devais marquer pour le trophée de 2020. A l’année prochaine », a tweeté le Dz. C’était après le match, dans lequel il a été buteur, des siens contre United, l’autre pôle de Manchester en demi-finale de la Coupe de la Ligue anglaise (Carabao Cup). Une belle manière et beaucoup de classe pour annoncer qu’il est toujours motivé à l‘idée de reconquérir cette récompense qu’il a déjà soulevée en 2016. Pour cela, il faudra jouer plus souvent. C’est ce qu’il fait depuis quelque temps avec les « Sky Blues ». C’est déjà bon signe. n