L’Aïd El Adha de cette année sera-t-il moins contraignant pour la population du Grand-Alger en matière d’alimentation en eau potable que celui de 2021, où des dizaines de quartiers ont été soumis à un très faible débit et que dans d’autres, la distribution n’a été rétablie qu’en fin de journée. Ce qui a joué sur les nerfs des populations durement affectées en ce jour précis où les besoins du précieux liquide sont incontournables ?
Un tel scénario ne devrait pas de se renouveler si l’on en croit le dispositif adopté par la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (Seaal). Selon le Directeur général de la Seaal, Lyes Mihoubi, repris hier par l’APS, un programme spécial d’alimentation en eau potable (AEP) dans les wilayas d’Alger et de Tipasa sera mis en place pour assurer une bonne distribution le premier jour de l’Aïd El Adha. Ainsi «tous les foyers au niveau d’Alger et Tipasa (que couvre la Seaal) seront alimentés le même jour et durant une bonne partie de la journée consacrée au sacrifice du mouton à l’occasion de l’Aïd El Adha», rassure le Directeur général.
Ce dernier a, par ailleurs, indiqué dans ce même sillage que l’AEP débutera «tôt le matin» avec des apports supplémentaires, produits et distribués à cette occasion, pour répondre à la demande des citoyens au cours de cette journée de fête. Cependant, Lyes Mihoubi a fait remarquer que la journée de l’Aïd El Adha est une journée «exceptionnelle» en termes de demande en eau. En effet, «la consommation moyenne des foyers en ce jour passe de 750 litres par foyer à près de 1500 litres en à peine trois à quatre heures durant la matinée, soit le double en temps normal», a-t-il précisé. Autrement dit «c‘est la journée où la Seaal enregistre un pic de consommation de l’eau potable sur toute l’année. Et face à cette donne, la Seaal se voit dans l’obligation de mettre en place un dispositif spécial qui consiste en l’augmentation de la production et de la distribution non sans s’assurer, en parallèle, du bon fonctionnement des installations hydrauliques, à même de faire face à cette demande «inégalée».
«C’est d’ailleurs la mission de la Seaal», a-t-il souligné. Toutefois, et en retour, le Directeur général compte sur la contribution des citoyens afin que la distribution soit efficiente et en continu. «Pour cela, ils devront faire preuve d’un comportement modèle. C’est-à-dire éviter toute forme de gaspillage et consommer de manière rationnelle cette ressource qui reste relativement rare et sensible à gérer dans cette situation de stress hydrique que traverse actuellement le pays. Revenant sur le programme spécial, il a insisté qu’il vise à ce que la population des deux wilayas citées plus haut puisse profiter de l’AEP en ce jour spécial non sans reconnaître, dans la foulée, que «ce dispositif ne peut être efficace sans une rationalisation de la consommation».
Notons que le premier responsable de la Seaal a lancé, également, un autre appel à l’adresse des citoyens afin qu’ils «évitent de jeter tous déchets solides, tels que la toison du mouton, ses pattes ou ses cornes, dans le réseau d’assainissement (égouts)». Ce qui pourrait endommager ce réseau en créant des bouchons dans les canalisations et des débordements des eaux usées et même de bloquer les postes de relevage ou entraver le système d’épuration.
Pour finir, il a confié que des équipes spécialisées dans la distribution de l’eau potable seront mobilisées pour suivre en «instantané» l’évolution de l’AEP durant cette journée à travers le centre d’hypervision et de télé-contrôle de Kouba. Cette cellule centrale sera chargée «de superviser toutes les opérations de production et de distribution», a-t-il précisé. De plus, des équipes seront déployées sur le terrain et veilleront à assurer les opérations techniques en intervenant, en cas de besoin, sur les réseaux d’eau et d’assainissement, notamment les stations d’épuration. Cela dit, autant la Seaal que les citoyens auront une part de responsabilité pour que la journée de l’Aïd el Adha se passe avec un minimum de contrainte.