La Commission mixte de sécurité algéro-mauritanienne a tenu, du 25 au 28 janvier en cours à Nouakchott, sa première session, avec à l’ordre du jour notamment l’examen de l’intensification de la coordination sécuritaire entre les deux pays. A bien observer le discours qui a prévalu lors de cette rencontre, il y a nécessité de protéger davantage les échanges, notamment par route, entre les deux pays.

PAR NAZIM BRAHIMI
Cette session s’inscrit dans le cadre du renforcement de la coopération algéro-mauritanienne, notamment au niveau de la bande frontalière entre les deux pays, et de la mise en œuvre des conclusions de la 1re
session du Comité bilatéral frontalier, tenue à Alger les 8 et 9 novembre 2021 au lendemain de l’assassinat,
le 1er novembre, par les forces marocaines de trois camionneurs algériens qui faisaient la liaison Nouakchott-Ouargla.
La réunion de la Commission mixte de sécurité algéro-mauritanienne s’est tenue alors que des bruits courent ces dernières 48 heures évoquant une nouvelle attaque marocaine samedi contre des camionneurs algériens sur l’ancienne route coloniale qui longe la frontière avec le Sahara occidental et qui se trouve en territoire mauritanien, selon un site sahraoui. Même si cette information, à prendre avec des pincettes, n’est pas confirmée, le traumatisme de l’année dernière est toujours prégnant. Raison pour laquelle la question de sécuriser le corridor humanitaire se pose toujours avec acuité d’autant plus qu’il longe la frontière avec le Sahara occidental et qui se trouve en territoire mauritanien. Mais aussi au vu des tensions régionales exacerbées par les positions marocaines sur l’échiquier géopolitique et qui alimentent le climat d’insécurité régionale, comme c’était le cas à travers le crime commis le 1er novembre dernier.
Cet acte criminel a sonné d’ailleurs l’urgence pour Alger et Nouakchott de passer à une étape supérieure en matière de coordination sécuritaire.
D’ailleurs, le communiqué du ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, rendu public, avant-hier, à l’issue de la première réunion de la Commission mixte de sécurité algéro-mauritanienne, met en avant «l’intensification de la coordination sécuritaire entre les deux pays», en vue de faire face aux défis communs posés par la conjoncture régionale.
La rencontre était également une occasion pour relever «la nécessité de sécuriser et protéger les frontières, en mettant l’accent sur la lutte contre toutes formes de crime organisé transfrontalier et ses répercussions sur la sécurité des deux pays, et en œuvrant à intensifier les passages frontaliers».
Les travaux de cette session ont été coprésidés par le Secrétaire général (SG) du ministère de l’Intérieur, Adil Hamimid, qui conduit une délégation importante dans une visite qui s’est étalée du 25 au 28 janvier, et son homologue du ministère mauritanien de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Mahfoud Ibrahim Ahmed. Les deux parties ont, par la même, évoqué «les moyens de sécuriser le projet de réalisation de la route reliant Tindouf à Zouerate, et de la ligne maritime reliant les deux pays, ouverte en février 2022», outre «l’organisation des sessions de formation au profit des cadres civils et de sécurité mauritaniens».
Dans ce cadre, le SG du ministère de l’Intérieur a exprimé «la disponibilité de l’Algérie à accompagner et renforcer les capacités des cadres mauritaniens», soulignant à ce propos «l’importance de la formation continue».
Au cours de cette visite, les deux parties ont signé le procès-verbal de la première réunion de cette commission, et souligné «l’importance d’œuvrer à mettre en œuvre les recommandations issues des travaux, au mieux des intérêts des deux pays». Il faut relever que l’attaque contre les camionneurs algériens au mois de novembre a donné lieu à une densification de la coopération sécuritaire algéro-mauritanienne devenue plus que nécessaire pour relever les défis sécuritaires transfrontaliers.
Il s’agit, selon les responsables des deux pays, de parvenir à un déploiement plus significatif pour protéger et accompagner les personnes et les échanges effectués par route, une activité qui doit compter sur un dispositif sécuritaire renforcé et adapté au niveau des frontières. D’autant plus que la commission mixte a été chargée, dès sa création, de contribuer à «contrecarrer toute menace à notre sécurité commune, notamment sur la bande frontalière», recommandant «l’intensification» des rencontres périodiques de concertation dans la région en œuvrant de «concert à la sécurisation de la frontière commune et à échanger des informations dans le cadre de la lutte contre le crime organisé sous toutes ses formes». <