Le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, est attendu aujourd’hui à Alger pour une visite qui sera dominée par la situation en Libye et au Sahel, mais également les dossiers bilatéraux.
L’escale du diplomate français en Algérie intervient 48 heures après la rencontre qu’a eue le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avec son homologue français, Emmanuel Macron, lors du sommet international de Berlin (Allemagne) sur la situation en Libye. Cette visite intervient aussi alors que les relations entre les deux pays sont traversées par une sorte de «crispation» née des avis émis par les responsables français sur la situation politique en Algérie, notamment depuis l’avènement du mouvement populaire pour le changement. La dernière en date émanant de M. Macron, 24 heures après l’élection présidentielle du 12 décembre en déclarant avoir «pris note de l’annonce officielle que Monsieur Tebboune a remporté l’élection présidentielle algérienne dès le premier tour». «Je souhaite simplement que les aspirations exprimées par le peuple algérien trouvent une réponse dans le dialogue qui doit s’ouvrir entre les autorités et la population», a ajouté le président français. «Il appartient aux Algériens d’en trouver les voies et moyens dans le cadre d’un véritable dialogue démocratique et je leur dis, avec respect et amitié, que dans ce moment crucial de leur histoire, la France se tient à leurs côtés», a encore indiqué le président français.
Auparavant, c’était le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, qui s’est exprimé à plusieurs reprises sur la situation politique en Algérie formulant le souhait que «les Algériens trouvent ensemble les chemins d’une transition démocratique». Au début de mois de novembre, le ministre français des Affaires étrangères avait plaidé pour «le respect de la liberté de manifester» au moment où les marches et autres manifestations sont accompagnées par des restrictions policières et des arrestations parmi les manifestants. La visite d’aujourd’hui de Le Drian à Alger intervient également dans un contexte qui a vu l’Algérie retrouver son rôle diplomatique régional notamment concernant la situation en Libye.
En effet, et depuis le début de l’année, Alger est au cœur d’un ballet diplomatique de responsables turcs et libyens pour tenter de trouver une issue à la crise politique et sécuritaire que traverse la Libye, en proie à une guerre civile fratricide. Le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez al-Serraj a été reçu le 6 janvier par le président Tebboune pour discuter des voies et moyens à même de contribuer à résoudre la crise libyenne. Le lendemain, c’était au tour du ministre turc des Affaires étrangères, Melvut Cavusoglu, puis du Premier ministre italien, Giuseppe Conte. n