Madrid veut renforcer son partenariat avec Alger qui s’affirme comme un associé crédible et un fournisseur de gaz fiable.
Par Hakim Ould Mohamed
Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a reçu, dimanche, un appel téléphonique du président du Gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a indiqué la Présidence de la République dans un communiqué.
« Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a reçu, ce jour, un appel téléphonique du président du Gouvernement espagnol, M. Pedro Sanchez, lors duquel il lui a exprimé ses remerciements à l’Algérie, en tant que partenaire fiable dans le domaine de l’énergie, affirmant sa volonté d’œuvrer au développement et au renforcement du partenariat existant entre les deux pays », lit-on dans le communiqué. L’Algérie a été depuis toujours considérée comme un partenaire fiable et un fournisseur sûr en gaz naturel. Le partenariat énergétique algéro-espagnol est vieux de plusieurs années ; l’Algérie continuant à s’imposer sur la plus haute marche du podium des principaux fournisseurs d’Espagne en gaz naturel. Même après l’arrêt du gazoduc Maghreb-Europe (GME), l’Algérie a, jusqu’à présent, fourni à l’Espagne toutes les quantités de gaz prévues dans les contrats conclus par Sonatrach et ses partenaires espagnols. L’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien s’était fait de deux manières : en augmentant la capacité de l’autre gazoduc Medgaz qui relie les deux pays par la Méditerranée et en compensant le reste avec des méthaniers, transportant du gaz liquéfié (GNL).
Grâce à l’approvisionnement permanent en gaz algérien, la première vice-Premier ministre espagnol, Nadia María Calviño, a indiqué que son pays est « l’un des pays les moins exposés au conflit » russo-ukrainien, tant du point de vue de l’exposition commerciale que de la dépendance énergétique. Alors que la dépendance de l’Allemagne vis-à-vis du gaz russe dépasse les 60%, la dépendance de l’Italie est estimée à 40%, alors que les approvisionnements de l’Espagne en gaz russe restent autour de 10% du total des besoins du royaume ibérique. Le gaz algérien représente 40% des approvisionnements globaux de l’Espagne, ce pourquoi la première vice-Premier ministre espagnol, dont les propos ont été relayés par les médias de son pays, a jugé que l’Algérie est une source plutôt pertinente. Les importations de gaz de l’Espagne et d’Italie en provenance d’Algérie ont été particulièrement élevées en 2021 et devraient l’être en 2022 en raison d’une forte demande en Europe. Selon des données fournies par le groupe Sonatrach, la part de marché de l’Algérie sur le marché du gaz espagnol est passée de 21% au premier trimestre 2020 à 47% au premier trimestre de 2021, et sa part sur le marché italien du gaz est passée de 16% à 35% au cours de cette période. Mieux, en janvier, l’Algérie est devenue le premier fournisseur de l’Italie en gaz, où un volume de 1,5 milliard de mètres cubes a été exporté sur le seul mois de janvier, selon des chiffres rapportés par des médias italiens. Ces statistiques confirment la position de partenaire fiable et de fournisseur sûr de l’Algérie aussi bien du marché espagnol qu’italien.
Lors d’un discours lu, récemment, à Hassi Messaoud par le Premier ministre, à l’occasion du double anniversaire de nationalisation des hydrocarbures et naissance de l’UGTA, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a rappelé que « le secteur des hydrocarbures a prouvé sa disposition à contribuer à la sécurité énergétique des Etats partenaires en assurant l’approvisionnement des hydrocarbures, notamment le gaz naturel, en ce sens que le développement de la production primaire a enregistré une hausse notable, en 2021, s’élevant à un taux de 14% pour les hydrocarbures et 23% pour le gaz sur fond de reprise de la dynamique économique internationale ».
Les défis futurs de l’Algérie consistent à accélérer sa transition vers un nouveau modèle énergétique censé réconcilier les besoins nationaux et les volumes dédiés à l’export, en améliorant la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national. n