Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, se dit plus que convaincu que le président Abdelaziz Bouteflika déclarera sous peu sa candidature pour un cinquième mandat.
«Je suis convaincu de la candidature du président pour un 5e mandat à 99%», a-t-il soutenu mordicus, hier à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animée au siège national de son parti à Ben Aknoun (Alger), au lendemain des travaux du conseil national. «Le président Bouteflika annoncera sa candidature pour un nouveau mandat à travers un message au peuple algérien», a précisé Ouyahia, soulignant que «le Président constitue le meilleur choix de candidature pour le pays». C’est dans cette optique qu’il fera remarquer que « notre pôle a opté en faveur du président Bouteflika et nous réitérons à cette occasion notre appel pour qu’il présente sa candidature pour un nouveau mandat à la magistrature suprême ». Aussi, et tout en indiquant que « le Président ne fera pas lui-même la campagne électorale dans le cas de sa candidature », le patron du RND a soutenu que « le président n’a pas besoin de faire sa propre campagne puisqu’il est soutenu par l’Alliance et le peuple algérien connaît ses réalisations ». S’exprimant en réponse à une question en rapport avec son éventuelle nomination comme directeur de campagne du candidat Bouteflika, M. Ouyahia a réfuté cette possibilité au motif de « la charge de travail importante au Premier ministère ». Sollicité en outre pour un commentaire à propos de la candidature d’Ali Ghediri et de ses déclarations, Ouyahia a lancé : « Je ne commente pas ses déclarations », a-t-il répondu, avant de faire observer que « nous n’avons aucun problème par rapport à sa candidature et celui qui peut se présenter pour servir l’Algérie qu’il le fasse ». Intervenant dans le même ordre d’idées à propos de certains candidats « bizarres » à la présidentielle, le premier responsable du Rassemblement a assuré que des mesures seront prises dans l’avenir pour empêcher la répétition de ce phénomène. « Il n’y aura pas plus de dix candidats à la présidentielle », a-t-il promis, avant de faire observer que « c’est une image désolante et un nouveau phénomène ». S’agissant de la transparence de l’élection, le conférencier a annoncé qu’il sera question de la mise sur pied d’un mécanisme de contrôle et de surveillance « interne, appuyé par des observateurs internationaux ». Le premier responsable du RND n’a pas manqué d’écorcher l’opposition critiquant la candidature du Président pour son état de santé : « Je sais que le 5e mandat est une équation difficile pour l’opposition. Mais le 5e mandat est une réalité », a-t-il noté, tout en considérant que «la maladie du chef de l’Etat est un slogan permanent chez l’opposition ». « Nous allons leur répondre par la déclaration de politique générale que je présenterai dans les prochains jours devant le Parlement afin de permettre à l’opposition et au peuple de connaître les réalisations du chef de l’Etat durant son quatrième mandat », a-t-il annoncé. Expliquant que « l’opposition a demandé plusieurs fois à déterminer la capacité du président Bouteflika à diriger le peuple et il leur a répondu par un tsunami populaire de soutiens», Ahmed Ouyahia n’a pas manqué de lancer à ceux qui brandissent la maladie du Président en leur indiquant « c’est vous qui êtes malades». Et pour cause, aux yeux du chef du RND «l’état de santé de Bouteflika ne représente pas un obstacle pour sa candidature » au motif qu’«en 2014, le peuple avait voté pour Bouteflika alors qu’il était malade ». Dans la foulée, le chef du RND a mis en garde les partisans du boycott de l’élection présidentielle tentés par les manifestations publiques : « Les manifestations publiques des boycotteurs seront interdites», prévient-il, notant « rassurez-vous, l’Etat est capable de gérer la rue et faire face au mouvement de foules et à la confusion». Evoquant la situation financière du pays, le conférencier a estimé qu’elle « est difficile et les réserves de change ont diminué pour la première fois en dessous de 80 milliards dollars soit 79 milliards de dollars». Selon lui, « le recours au financement non conventionnel, c’est-à-dire la planche à billets, nous a sauvé d’une grave crise». Questionné à propos de l’émigration clandestine, il a soutenu qu’elle n’est pas spécifique à l’Algérie.<