Si la guerre en Ukraine continue d’alimenter les craintes concernant l’approvisionnement mondiale en céréales, de son côté, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Mohamed Abdelhafid Henni rassure que le pays dispose d’un stock suffisant à même d’assurer ses besoins tout au moins jusqu’à la fin de l’année courante.
Par Bouzid Chalabi
Une déclaration faite depuis la wilaya de Souk Ahras, dimanche soir, où le ministre était en visite de travail, rapporte l’APS. Il a, par ailleurs, souligné que le pays «ne sera pas affecté par les changements survenus dans le marché mondial des céréales». Arguant que «l’Algérie a pris toutes les mesures pour assurer la couverture du marché national et répondre aux besoins des citoyens en céréales». «Nous disposons d’un stock de sécurité de blé tendre et dur qui nous permet de satisfaire tous les besoins des citoyens de manière régulière», a-t-il assuré. Faisant savoir dans la foulée que la campagne moissons-battage, qui démarrera au mois de juin prochain, sera d’un apport considérable en termes d’approvisionnement du marché local, malgré la tension mondiale actuelle sur les céréales». Comme il a encore fait remarquer que la filière des céréales constituait «une priorité pour le gouvernement et que de grands efforts sont faits par son secteur afin d’augmenter les capacités de production de céréales à l’échelle nationale», précisant enfin que les objectifs essentiels du secteur s’appuient sur le développement de l’agriculture dans les wilayas du Sud.
Pour revenir au sujet des stocks de sécurité ou stratégiques, il est utile de savoir qu’ils représentent en moyenne 5 à 6 mois de consommation. En termes de capacité de stockage, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC ) dispose de près de 110 millions de quintaux. Un volume stocké, fruit d’un programme national de réalisation de 9 silos en béton et 30 autres métalliques, lancé en 2018 à travers tout le territoire national avec un taux de réalisation actuel de 75%.
A propos de la production mondiale de céréales, elle devrait croître, en 2022, indique dans son dernier bulletin l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur l’offre et la demande et qui contient aussi des prévisions préliminaires pour la production mondiale de céréales en 2022. La FAO rapporte, en effet, que la production mondiale de blé devrait progresser et atteindre 790 millions de tonnes, car les rendements élevés prévus et le niveau important des superficies plantées en Amérique du Nord et en Asie «devraient compenser la légère baisse attendue dans l’Union Européenne et les incidences négatives de la sécheresse sur les cultures dans certains pays», précise-t-elle. L’Organisation onusienne a également mis à jour ses prévisions concernant la production mondiale de céréales en 2021, qui s’établit à présent à 296 millions de tonnes, soit une hausse de 0,7 % par rapport à l’année précédente.
A présent, la Fao prévoit que l’utilisation mondiale de céréales en 2021-2022 s’établit à 2 802 millions de tonnes, soit une hausse annuelle de 1,5 %. Quant aux stocks mondiaux de céréales, ils devraient, selon la même source, «croître légèrement» pendant l’année et atteindre un niveau de 836 millions de tonnes à la clôture de la campagne de 2022. L’Organisation a, en outre, relevé ses prévisions concernant les échanges mondiaux de céréales, qui devraient atteindre 484 millions de tonnes, soit 0,9% de plus que le niveau de 2020-2021. Ce qui peut devenir incertain dès lors où l’Ukraine et l’URSS, en conflit armé, représentent à eux deux près de 34% du marché mondial des exportations de céréales.