Quel pays africain abritera le siège de l’Agence africaine du médicament (AMA) ? La réponse à cette question sera connue en juillet prochain à l’issue de la 41e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine (UA). Ce dernier se réunira à Lusaka, capitale de la Zambie, les 14 et 15 juillet, pour se prononcer sur les candidatures des pays en lice. Parmi eux, l’Algérie dont le ministre de l’Industrie pharmaceutique est sur tous les fronts pour convaincre les Etats membres de l’UA de la crédibilité de son dossier et de ses ambitions à voir les locaux de l’agence installés à Alger.
Par Kahina Sidhoum
Depuis plusieurs mois, M. Benbahmed fait, en effet, le forcing pour obtenir le maximum de soutien des Etats membres de l’UA à la candidature de l’Algérie. Après avoir plaidé au Sénégal les qualifications de notre pays à accueillir l’agence africaine du médicament, lors du salon de l’industrie pharmaceutique algérienne qui s’est tenu récemment à Dakar, le ministre s’est rendu début juin à Addis-Abeba pour défendre le dossier algérien.
Lundi 20 juin, M. Benbahmed a présidé à Alger une rencontre avec les représentants du corps diplomatique africain accrédité en Algérie. A ces ambassadeurs et diplomates résidents dans notre pays, il a été remis un dossier qu’ils transmettront aux autorités de leurs pays respectifs afin de «mieux apprécier» l’importance de l’offre de l’Algérie et de soutenir sa candidature, indique un communiqué du ministère de l’industrie pharmaceutique. La rencontre, précise le document publié mardi 21 juin, s’est déroulée en journée du lundi 20 juin en présence de la doyenne du groupe régional des ambassadeurs africains accrédités et résidents en Algérie, l’ambassadrice de la Namibie, Mme Panduleni-Kaino Shingene. De hauts cadres du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, ainsi que ceux du ministère de l’Industrie pharmaceutique ont également pris part à l’évènement au cours duquel le ministre de l’industrie pharmaceutique, M. Benbahmed, a présenté un exposé sur la «teneur» et les «atouts» de la candidature algérienne pour accueillir le siège de l’AMA. Alger, explique le communiqué, veut mettre à la disposition de l’Agence «toute l’expertise algérienne, à travers ses ressources institutionnelles, scientifiques et réglementaires» en vue de la soutenir et l’accompagner «dans l’accomplissement de ses missions». L’Algérie, ajoute le communiqué, est «forte de ses institutions et de son nouveau cadre réglementaire avec une soixantaine de texte élaborés en moins de deux ans». Elle défend une «politique pharmaceutique cohérente sur les plans réglementaire et économique». «Grâce au développement, sans précédent, de son tissu industriel pharmaceutique», sa candidature «offre en plus des infrastructures et des moyens technique et humain, un environnement propice en matière d’expertise et de formation dans le domaine de l’industrie pharmaceutique».
Au-delà des bonnes cartes dont dispose l’Algérie pour accueillir le siège de l’AMA, notre pays défend une feuille de route qui s’inscrit dans une vision géopolitique de l’industrie pharmaceutique en Afrique. Celle-ci est axée sur le développement des échanges entre les pays du continent pour la création d’une plateforme industrielle continentale permettant d’aller vers une «souveraineté sanitaire» du continent et de peser sur le marché régional et international du médicament.
Pour rappel, les conclusions du rapport des travaux de la Première Conférence des Etats Parties au Traité portant création de l’Agence africaine du médicament (AMA), tenus du 1er au 3 juin à Addis-Abeba, ont fait ressortir la candidature algérienne comme l’une des plus viables. Selon le classement établi, l’Algérie est arrivée première avec le Rwanda où le chef de la diplomatie s’y est récemment rendu, dépassant la Tunisie, le Maroc, le Zimbabwe, l’Ouganda, la Tanzanie et l’Egypte. <