Hier, un autre ministre, et non des moindres, est passé aux aveux. Il ne s’agit pas d’un ancien ministre, mais de l’actuel ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Abdelkader Benmessaoud.

Ce dernier, entendu hier par le juge enquêteur près la Cour suprême, en sa qualité d’ancien wali de Tissemssilt, a été mis en liberté provisoire, en attendant les suites à donner à l’enquête qui met en cause, en premier degré, l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, actuellement en détention à la prison d’El Harrach. Abdelkader Benmessaoud figurait dans une deuxième liste rendue publique par le Parquet d’Alger dans laquelle cinq anciens hauts responsables ont été cités dans l’affaire Mahieddine Tahkout. Cette deuxième liste visait Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre, Abdelkader Benmessaoud, actuel ministre du Tourisme et de l’artisanat, Abdelghani Zaâlane, ex-ministre des Travaux publics et des Transports et Youcef Yousfi, ancien ministre de l’Industrie et des Mines. Sont cités également dans ce nouveau dossier l’ancien wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, et deux walis actuellement en poste. Après Ahmed Ouyahia, Youcef Yousfi et Abdelghani Zaâlane, auditionnés cette semaine, est ainsi arrivé le tour de l’actuel ministre du Tourisme et de l’Artisanat du gouvernement Bedoui. Il s’en sort avec moins de dégâts contrairement à Ahmed Ouyahia et Youcef Yousfi, mis en détention provisoire, et Abdelghani Zaâlane placé, quant à lui, sous contrôle judiciaire. Contrairement au sort réservé à ces anciens Premier ministres et ministres sous Bouteflika, le conseiller enquêteur près la Cour suprême à Alger a ordonné la mise en liberté provisoire du ministre du Tourisme et de l’Artisanat et ancien wali de Tissemssilt, Abdelkader Benmessaoud, après avoir comparu hier dans le cadre de l’enquête sur l’affaire de l’homme d’affaires, Mahieddine Tahkout. Pour rappel, en application des dispositions de l’article 573 du code de procédure pénale, le Parquet général près la Cour d’Alger avait transmis le 19 juin dernier, au procureur général près la Cour suprême, le dossier d’enquête préliminaire instruite par la Police judiciaire de la Gendarmerie nationale d’Alger, pour des faits à caractère pénal, à l’encontre de Mahieddine Tahkout et d’autres mis en cause, dans le volet relatif aux cadres et hauts fonctionnaires. Outre l’actuel ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Abdelkader Benmessaoud, plusieurs autres personnes sont poursuivies dans cette affaire, à savoir Ahmed Ouyahia, en sa qualité d’ex-Premier ministre, Abdelghani Zaâlane, en sa qualité d’ex-ministre des Travaux publics et des Transports, Youcef Yousfi, en sa qualité d’ex-ministre de l’Industrie et des Mines, Abdelkader Zoukh, en sa qualité d’ex-wali d’Alger, Sif El Islam Louh, en sa qualité de wali de Saïda en exercice, Djeloul Boukerbila, en sa qualité d’ex-wali de Saïda, Abdellah Benmansour, en sa qualité d’ex-wali d’El Bayadh, Mohamed Djamel Khenfar, en sa qualité de wali d’El Bayadh en exercice et Fouzi Benhocine, en sa qualité d’ex-wali de Chlef et Skikda.
Compte tenu de leurs fonctions lors des faits reprochés, les concernés bénéficient de procédures de privilège de juridiction consacrées par le texte de loi. Il est prévu que les walis cités dans l’affaire Mahieddine Tahkout soient auditionnés dès la semaine prochaine.
Deux de ces walis anciens et/ou actuellement en exercice ont été déjà auditionnés par le juge enquêteur près la Cour suprême dans le cadre de l’affaire Ali Haddad. Il s’agit d’Abdelkader Zoukh, ancien wali d’Alger, mis sous mandat de dépôt, et Mohamed Djamel Khenfar, wali d’El Bayadh en exercice, relaxé quant à lui à l’issue de son audition par le juge enquêteur près la Cour suprême. Par ailleurs, des perquisitions auraient eu lieu dans les bureaux du fils de l’ancien général à la retraite, Khaled Nezzar, mais nos tentatives de confirmer l’information se sont avérées vaines. n