PAR NAZIM B
Le procès du journaliste El Kadi Ihsane, directeur éditorial des médias «Radio M» et «Maghreb Emergent», se déroulera le 12 mars prochain au tribunal Sidi M’hamed à Alger, ont affirmé des avocats du collectif de défense du journaliste.
La nouveauté dans cette affaire est que plusieurs charges contre le journaliste, retenues initialement, ont été abandonnées par le juge, selon les avocats du journaliste qui a été placé sous mandat de dépôt le 29 décembre dernier par un juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed (Alger), après près d’une semaine de garde à vue.
Il avait été arrêté dans la nuit du 23 au 24 décembre chez lui, à Zemmouri (Boumerdès), par des éléments de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Le parquet près le tribunal de Sidi M’hamed a indiqué, le 30 janvier, dans un communiqué que El Kadi Ihsane est poursuivi en vertu des articles 95 et 96 du Code pénal relatifs notamment à la réception de fonds de l’intérieur du pays et de l’étranger.
Il est désormais poursuivi, depuis ce dimanche 26 février, pour un seul chef d’inculpation lié à un «financement étranger de son entreprise».
Selon Zoubida Assoul, membre du collectif de défense, «un seul délit, relevant du tribunal correctionnel, est retenu contre le journaliste. Il s’agit de la réception de fonds de l’intérieur du pays et de l’étranger».
«Les informations données par le CNLD sur l’abandon des charges criminelles sont infondées, puisque El Kadi Ihsane n’a jamais fait l’objet de tels chefs d’inculpation», a précisé Zoubida Assoul.
Selon des membres du même collectif d’avocats, il s’agit de l’article 95 bis du code pénal lequel punit «d’un emprisonnement de cinq à sept ans et d’une amende de 500.000 DA à 700.000 DA, quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage, par tout moyen, d’un État, d’une institution ou de tout autre organisme public ou privé ou de toute personne morale ou physique, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, pour accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité de l’Etat, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses institutions, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, aux intérêts fondamentaux de l’Algérie ou à la sécurité et à l’ordre publics.
La peine est portée au double, lorsque les fonds sont reçus dans le cadre d’une association, d’un groupe, d’une organisation ou d’une entente, qu’elle qu’en soit la forme ou la dénomination».
L’autre nouveauté dans ce dossier, c’est que l’entreprise éditrice des deux médias, Interface Médias, dont Ihsane El Kadi est le directeur, est aussi poursuivie.
«L’autorité de régulation de l’audiovisuel en Algérie l’ARAV s’est constituée comme partie civile contre l’entreprise», ont confirmé les avocats, qui précisent que «l’examen de la demande de liberté provisoire en appel pour Ihsane El Kadi, fixé pour ce dimanche 26 février, par la chambre d’accusation de la Cour d’Alger, n’a pas encore eu lieu pour le l’heure».
Les avocats du journaliste, qui réclament le changement de la composante, sont en attente d’une réponse à la demande de récusation qui sera rendu au maximum mardi 28 février 2023. n