La priorité à l’aéroport Houari Boumediène sera accordée à la «sécurisation» du site, a déclaré le nouveau DG de l’EGSA. Mohamed Layache Akacem prend ses fonctions après la découverte de deux jeunes candidats à la «harga» retrouvés morts dans un avion d’Air Algérie. Un drame qui va inciter le nouveau responsable à renforcer partout les points de surveillance et de contrôle.

PAR INES DALI
Après la désignation d’un nouveau PDG à la tête d’Air Algérie, c’est au tour de l’aéroport international d’Alger qui voit l’arrivée d’un nouveau directeur général. Mohamed Layache Akacem a été installé, hier, dans ses fonctions en qualité de directeur général de l’Etablissement de gestion de services aéroportuaires (EGSA) de l’aéroport international d’Alger Houari-Boumediène, par le ministre des Transports, Abdallah Moundji.
Parmi les missions confiées au nouveau responsable figure celle de «la coordination de la sécurité, à l’intérieur et autour de l’aéroport, en mettant en place un dispositif permettant de traiter les problèmes liés à la sécurité», a déclaré le ministre, indiquant que Mohamed Layache Akacem est un «cadre compétent, qui a consacré sa vie au service du secteur des transports qu’il connaît bien». Il a contribué à la réalisation de certains aéroports, de l’étude à l’exploitation, en passant par la réalisation, de même qu’il a eu à «gérer des situations difficiles, dont les problèmes de sécurité». C’est pour cela que «la coordination avec tous services concernés pour éliminer certaines lacunes et pallier toute insuffisance éventuelle en matière sécuritaire» est l’une des importantes tâches qui lui sont assignées, selon le ministre. Lors de sa prise de parole, M. Akacem, outre l’objectif d’améliorer le service au profit des voyageurs, a appelé «les compagnies aériennes, les opérateurs dans l’enceinte aéroportuaire, ainsi que tous les agents de sécurité et les douanes, à coopérer afin de donner un nouveau visage à l’aéroport international d’Alger», notamment après la découverte de deux cadavres dans la soute d’un avion d’Air Algérie. Deux personnes censées être passées par les différents contrôles et qui ont tout de même réussi à passer à travers tous les filtres, alors que les rapports internationaux donnaient l’aéroport international d’Alger comme étant l’un des plus sécurisés et des plus surveillés à travers le monde. Ce qui a soulevé moult questionnements. Cet événement singulier dont les secousses qui ont fortement ébranlé l’opinion n’ont pas été sans provoquer les sanctions contre les premiers responsables aussi bien de l’EGSA que de la compagnie nationale Air Algérie. Le prédécesseur de M. Akacem, Tahar Allache, a passé quinze ans à la tête de l’EGSA. Il n’a pas été le seul à être limogé de son poste, mais il y a eu des limogeages en série, ayant touché d’autres hauts responsables de la Direction générale de la Sûreté nationale au niveau de la police des frontières et de l’aéroport d’Alger, dont le directeur de police des frontières de l’aéroport, le chef de l’équipe de la sécurité des aéronefs, celui de la brigade de sécurité et de surveillance, le chef de la sûreté et l’agent de sécurité du tarmac de l’aéroport. Les raisons du limogeage le 31 mai dernier du désormais ex-premier responsable de l’EGSA n’ont pas été précisées dans le communiqué annonçant sa fin de fonction.
Pour autant, la sécurisation de l’aéroport international d’Alger est, depuis l’incident des deux cadavres découverts dans la soute d’un aéronef, au centre de l’intérêt des pouvoirs publics et revêt un caractère de la plus haute importance et sous le signe de l’urgence. Cela d’autant que «l’Algérie s’apprête à organiser des échéances importantes dans les prochains jours», a tenu à noter le ministre des Transports, citant, dans ce sens, un afflux important de voyageurs en provenance de plusieurs pays, dont ceux qui viendront pour prendre part aux Jeux méditerranéens, d’autres pour être présents à la commémoration du 60e anniversaire de l’indépendance, et d’autres qui effectueront le déplacement dans le cadre du Sommet arabe qui se tiendra à Alger. Dans tous les cas, l’Algérie n’a pas besoin d’une autre bévue du genre. La sécurité au sein d’un aéroport ne peut être prise avec nonchalance ou négligence et tous les moyens possibles doivent être mis en œuvre pour que tout passager se sente et soit en sécurité. <