Sale temps pour le Front de libération nationale (FLN). Après l’incarcération de son secrétaire général Mohamed Djemaï, c’est au tour de l’un de ses anciens ministres, les plus en vue de connaître le même sort, Boudjemaâ Talaï, ancien ministre des Transports et des Travaux publics. Il a été, en effet, placé sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach, hier en début d’après midi, à l’issue de son audition par le juge instructeur auprès de la Cour suprême à Alger, a-t-on appris auprès de cette Cour. Le député à l’Assemblée populaire nationale (APN) de la wilaya de Annaba est accusé, notamment d’abus de fonction et de dilapidation de deniers publics du temps où il avait en charge le portefeuille du ministère des Transports.
Talaïqui avait, depuis l’éviction de Djamel Ould Abbès de la tête du parti, de grandes ambitions, à l’instar de succéder à Mouad Bouchareb à la présidence de l’APN, a vu ses projets s’effondrer tel un château de cartes, en juin dernier, quand le ministère de la Justice avait demandé la levée de son immunité parlementaire auprès du bureau de l’APN. En effet, le député qui se targuait d’avoir des soutiens en haut lieu était l’un des proches et fidèles d Mohamed Djemaï. Ils s’étaient entendus, lui et ce dernier, tout de suite après l’incarcération de Ould Abbès de s’adjuger le poste de président de l’APN et Djemaï le poste de secrétaire général du FLN. Mais Talai n’a même pas eu l’opportunité de postuler pour la présidence de l’Assemblée populaire nationale puisque la procédure de levée de l’immunité parlementaire le ciblant avait atterri sur le bureau de l’APN. Et compte tenu des fait gravissimes qui lui étaient reprochés par la justice, Talaï n’a pas fait de résistance et a décidé aussitôt de se départir de son immunité parlementaire. Il faut dire qu’en sus des problèmes inhérents à la crise interne qui traîne en longueur au FLN, les démêlées avec la justice de ses hauts responsables vont finir par l’achever.
Le sort de Tliba et Smaïl Benhammadi tranché demain
C’est un autre député de Annaba, concerné par la levée de l’immunité parlementaire, dont le sort sera scellé, demain, mercredi. Il s’agit du très controversé et atypique député du FLN, Baha Eddine Tliba. Dans un communiqué, rendu public hier, le bureau de l’APN annonce une session ce mercredi 25 septembre à 10h afin de procéder au vote de la levée de l’immunité à Baha Eddine Tliba. Cette séance concerne aussi un autre député, du Rassemblement national démocratique (RND) celui-là, Smaïl Benhammadi de Bordj Bou-Arréridj.
Lui et Tliba ont pour point commun d’avoir refusé à renoncer volontairement à leur immunité parlementaire, suite à une sollicitation de la justice, quand d’autres parlementaires à l’instar de Djemaï ou encore de Berri Saker, n’ont pas refusé et dont les dossiers ont été envoyés le même jour par le département de Zaghmati. Par ailleurs, Baha Eddine Tliba a rompu le silence, la veille de la réunion du bureau de l’APN, pour révéler qu’il avait été «victime du chantage des fils de Ould Abbès » l’ex-patron du FLN, qui se trouve actuellement en prison. Il expliquera que ses démêlées avec ce dernier et ses fils remontent aux élections législatives de 2017. Les deux fils de Djamel Ould Abbès, Mahdi et El-Ouafi, lui ont demandé la somme de 7 milliards de centimes (70 millions DA) pour qu’il soit présenté en tête de la liste du FLN dans la wilaya de Annaba. Tliba se dit victime d’une campagne de diffamation et de harcèlement menée par les relais du gang, auquel il s’est opposé et a déjoué leurs plans en 2017. Mais ces révélations le sauveront-elles de la main lourde de la justice et surtout de la prison ? Il faut attendre la réunion du bureau de l’APN pour une meilleure visibilité.n