PAR MILINA KOUACI
Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a donné hier, depuis Reggane, wilaya d’Adrar, le coup d’envoi des épreuves du baccalauréat – session 2022. Un total de 743 509 candidats s’est présenté aux épreuves du baccalauréat à travers 2 580 centres répartis sur tout le territoire national, a indiqué le ministre de l’Education. Les candidats concourent pendant cinq jours dans des conditions sanitaires exceptionnelles pour décrocher le fameux sésame et accéder au palier supérieur.
Le premier responsable du secteur a indiqué, en marge du coup d’envoi de la session juin 2022, que toutes les mesures sécuritaires et sanitaires ont été prises pour réussir ce rendez-vous. Il a indiqué également que le nombre de candidats aux besoins spécifiques est de 619, dont 249 non-voyants, 286 handicapés auditifs et 284 handicapés moteurs. S’agissant de la population carcérale, ils sont 5 604 détenus à se présenter à ces épreuves répartis à travers des établissements pénitentiaires agréés par le ministère de l’Education nationale comme centres d’examen.
Comme prévu, aucun changement n’a été opéré sur le déroulement de l’examen du baccalauréat cette année par rapport aux années précédentes. Les candidats ont eu droit à deux sujets au choix dans chaque matière, avec l’ajout d’une demi-heure dans le temps de réponse, en sus du temps réglementaire pour chaque matière. Ces épreuves se déroulent dans des conditions exceptionnelles pour la troisième année consécutive, le protocole préventif spécial contre la Covid-19 ayant été maintenu. Le compostage des copies d’examen s’est fait au niveau de 18 centres de collecte et de compostage, avant leur répartition à travers 87 centres de correction. Les résultats seront dévoilés la troisième ou dernière semaine de juillet, a indiqué le ministre. Les candidats qui obtiendront une moyenne égale ou supérieure à 10/20 seront admis au cycle de l’enseignement supérieur.
«Combattre les mauvais comportement»
Sur tout le territoire national, l’examen du bac a été entamé dans de bonnes conditions, a assuré Belabed, qui était accompagné par le Conseiller du Président de la République, chargé des affaires de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, Noureddine Ghouali, le wali d’Adrar, Larbi Bahloul, des représentants des autorités civiles et militaires, des députés et des représentants des organisations des parents d’élèves.
Le ministre de tutelle a assuré que les autorités ont décidé cette année, de ne pas couper internet. « Il n’y a pas de raison de couper internet. Nous avons combattu les mauvais comportements et non pas coupé internet », a-t-il lancé à l’adresse des journalistes qui l’interpelaient à ce sujet, une affirmation démentie sur le terrain puisque les réseaux sociaux étaient inaccessibles. Il a souligné que les pouvoirs publics veilleront à l’application de lois à l’encontre de tout individu qui tenterait de frauder ou de porter atteinte à l’intégrité des examens de fin d’année, comme il a souligné qu’aucun faux sujet n’a été publié la veille des examens contrairement aux années précédentes. Ce phénomène de triche, de fuite ou de diffusion de sujet est nocif et un mauvais comportement contre lequel l’Etat a mobilisé tous les moyens pour l’endiguer, a-t-il affirmé soutenant que la « crédibilité et la valeur du diplôme du bac sont préservées et garanties ».
Le ministre n’a, toutefois, pas cessé de mettre en garde les éventuels auteurs de fraude de sanctions. Il a rappelé que « l’atteinte à la crédibilité des examens est punie par la loi en vertu du Code pénal. Des peines ont été infligées aux personnes impliquées et identifiées par les services compétents des brigades de lutte contre la cybercriminalité au titre du BEM session 2022. Des auteurs de fraude ont été arrêtés, déférés devant la Justice et condamnés dans quelques wilayas, à l’image de Chlef, El Mghayer et Biskra.
Les messageries instantanées bloquées
En dépit des assurances du ministre de l’Education, les usagers d’internet ont constaté que les réseaux sociaux étaient inaccessibles à la première heure de chaque épreuve. Les messageries instantanées comme WhatsApp et Messenger étaient également hors service. L’objectif est d’empêcher les fraudeurs d’utiliser les réseaux sociaux et les messageries pour diffuser les sujets ou envoyer des réponses aux candidats via lesdites applications.
S’agissant des sujets, les candidats étaient visiblement contents de la première journée au cours de laquelle il a été programmé, le matin, des épreuves de langue arabe et de sciences islamiques en après-midi. Des sujets jugés abordables par nombre de candidats. Pour rappel, le ministre a assuré que les sujets d’examen porteront sur « les leçons dispensées en présentiel au niveau des établissements éducatifs», appelant les candidats à ne pas interagir avec ce qui est diffusé sur les réseaux sociaux.
L’examen de 5e AP annulé
L’examen de 5e AP est définitivement supprimé, a indiqué hier le ministre de l’Education nationale. Il a affirmé que son département n’est pas revenu sur la décision qu’il avait annoncée en novembre 2021. Il a indiqué que le système d’évaluation des acquis sera maintenu au lieu de l’examen de passage du cycle primaire au cycle moyen. « L’examen de 5eAP n’est pas rétabli. Les études menées ont démontré son inefficacité sur le plan pédagogique. Il sera remplacé par un autre qui n’aura pas un caractère national. Un examen, poursuit-il, avec une nouvelle approche qui permettra une réelle évaluation de l’élève sans imposer aux candidats, qui sont à l’âge de scolarisation obligatoire, un examen final stressant.
Concernant l’adoption de fiche de synthèse, en prévision de son introduction à l’examen du bac, le premier responsable du secteur a indiqué qu’il s’agit d’une procédure qui s’inscrit dans le cadre de la réforme du bac et qui sera débattue lors de l’examen de ce dossier. La fiche de synthèse permet aux candidats d’accéder à l’université grâce à la moyenne obtenue durant l’année scolaire avec celle de l’épreuve du bac. n