La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune, a de nouveau abordé vendredi dernier la situation socio-économique du pays. La responsable, en marge de la réunion ordinaire du Bureau Politique du PT, a en ce sens dénoncé le recul «indéniable» de la «consommation et par conséquent de l’activité économique et commerciale».
Par Nadir Kadi.
Une situation qui met en péril la survie de la «classe moyenne» ayant émergé entre «2008 et 2013 suite aux augmentations de salaires acquis grâce aux luttes des ouvriers et employés». Mme Hanoune, qui met en garde contre cette «dégradation continue» à la veille de la rentrée sociale et scolaire, déclare en ce sens «tout cela nous pousse à dire au gouvernement, allez dans les rues, entrez dans les magasins, parlez aux citoyens».
Avec cette déclaration politique et accusation implicite de déconnection avec la réalité pour le gouvernement, Hanoune estime en effet : «… nous constatons que la situation sociale est en dégradation continue pour la majorité du peuple». La responsable tient pour preuve «la flambée des prix des produits de large consommation» dont «les denrées alimentaires (…) notamment les fruits et légumes produits localement, à cause de la hausse des prix des intrants agricoles». Même choses en ce qui concerne les viandes «inaccessibles pour la majorité de la population» ou encore «les produits d’hygiène»… Louisa Hanoune notant en ce sens que la situation «à un impact sur les familles, la santé publique et de façon générale sur l’activité économique». «Même les chiffres officiels de l’office national des statistiques» généralement «minorés», selon la responsable du PT, confirment «que la période 2021/2022 a enregistré une inflation dangereuses (…) à titre d’exemple les pâtes ont augmentées de près de 40%, sans parler de la pomme de terre qui reste au minimum à 80 dinars ou encore les citrons et fruits en général…»
Quant aux solutions préconisées par le PT, Mme Louisa Hanoune, qui salue la décision «positive» d’interdire l’importation de certains produits existants localement dont «le concentré de tomate (…) cela permettra à la production nationale de revivre», ajoute dans cette même logique que ce type de mesure doit être élargie, quitte à dénoncer certains traités commerciaux. En effet, à la tête d’un parti politique remettant en cause, depuis longtemps, le bien-fondé de l’accord de partenariat avec l’Union Européenne, Louisa Hanoune, a déclaré: «cet accord est injuste, il n’apporte rien à l’économie algérienne, et même les dirigeants ne peuvent plus cacher cette réalité (…) il faut se retirer de cet accord, l’Algérie qui a une économie encore jeune peut le faire de manière tout à fait légale, dans un délai de six mois après l’avoir officiellement annoncé». Quant au futur des relations avec le continent européen, Louisa Hanoune appelle en substance à privilégier les accords bilatéraux «que nous avons déjà» avec les pays européens, et non plus avec l’UE en tant qu’entité.
Abordant par ailleurs la question de l’impact des certaines décisions sur l’économie, Louisa Hanoune a également estimé que «l’arrêt d’importation de marchandises ou d’entrants de manière aléatoire, sans mesures de remplacement, est une démarche mortifère (…) malheureusement la dépendance de notre pays et de son économie reste énorme en ce qui concerne les entrants ou les produits pharmaceutiques». Et dans un domaine toujours lié à la question de l’importation, la responsable du PT a également mis en garde quant aux difficultés qui pourraient survenir lors de la prochaine scolaire. En effet rappelant que le prix de certaines fournitures largement importées, notamment les produits papiers, ont «augmenté de 300 %», la responsable du PT demande au gouvernement d’intervenir au plus tôt : «L’Etat doit prendre à sa charge toutes les dépenses (…) les délais ne permettent pas de réguler le marché». n