Le Premier ministre Abdelaziz Djerad s’est rendu hier dans la matinée à la Bibliothèque nationale d’El Hamma pour l’inauguration de la «première Conférence nationale sur l’œuvre du penseur Malek Bennabi». Intitulé «A l’écoute d’un témoin du siècle», ce colloque, dont les travaux prendront fin aujourd’hui, se présente comme une opportunité pour s’interroger sur la pensée bennabienne dans les contextes national et international actuels.
Au cours de l’inauguration, à laquelle a pris part comme initiatrice de l’évènement la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, le Premier ministre a visité une exposition retraçant le parcours intellectuel de Malek Bennabi à travers ses ouvrages et ses essais, avant de baptiser la salle rouge de la Bibliothèque nationale du nom du penseur qui a fait Ecole dans son pays.
La conférence, dont le programme a été présenté par le nouveau Directeur central du livre et de la lecture publique, Smaïl Yabrir, a été suivie par la projection d’un court documentaire en guise d’aperçu sur la pensée de Malek Bennabi et des idées qu’il a défendu tout au long de sa vie. Dans sa prise de parole, Abdelaziz Djerad a regretté que la pensée de Malek Bennabi «ne figure pas dans les programmes de nos écoles et universités». Il a dit avoir découvert Bennabi chez des penseurs orientaux et d’avoir fait ensuite ses propres recherches sur l’œuvre bennabienne et de son «génie». Le Premier ministre a déclaré avoir été impressionné dans ses lectures de Bennabi par la pertinence de la vision géopolitique de l’auteur et de ses écrits visionnaires, souhaitant voir intégrée sa pensée dans les programmes des écoles et universités. En ouverture du colloque, la ministre de la Culture a rappelé que Bennabi s’était posé des questions radicales, cultivant ainsi le doute pour s’ouvrir et ouvrir davantage le champ à la connaissance et la réflexion sur les sciences, l’histoire, la géographie, l’économie… Elle affirme qu’il convient désormais de s’intéresser davantage à cet» homme pluriel et universel». Ce qui a déjà commencé à se faire avec cette «première Conférence nationale» durant laquelle plusieurs communications académiques sont présentées sur la pensée de Malek Bennabi.
Malek Bennabi (1905-1973) s’est penché sur les «problèmes de la civilisation», «les questions de la colonisation», «la culture», «la pensée islamique», «les conditions de la renaissance». Il compte à son actif plus d’une trentaine d’ouvrages dont le Phénomène coranique (1946), les Conditions de la renaissance (1948), Idée d’un Commonwealth islamique (1958), le Problème de la culture (1959) et le Problème des idées dans le monde musulman (1970). Il reste connu pour son célèbre concept de «colonisabilité».