Le Premier ministre annonce un « plan d’action » pour la prise en charge des « préoccupations sociales », une feuille de route qui n’exclut cependant pas le dialogue politique. Moins d’une semaine après l’installation de son gouvernement, Abdelaziz Djerad confirme la politique de la main tendue du chef de l’Etat. Il fait le test du rapprochement derrière lequel se profile la recherche d’un compromis pour une sortie de crise avec les acteurs politiques et sociaux du pays.

D’une main tendue à l’autre ! Après l’engagement du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour « un dialogue sérieux pour l’intérêt de l’Algérie», le Premier ministre Abdelaziz Djerad a fait part, lundi, dans une déclaration à l’agence officielle, d’un plan d’action en cours d’élaboration par l’Exécutif et destiné à l’ouverture de canaux de concertation avec les sociétés civile et politique du pays. L’objectif, comprend-on, est de parvenir à un compromis général pour une voie de sortie de crise dont dépend, bien évidemment, le contenu des propositions du gouvernement et l’accueil qui en sera fait par les forces vers lesquelles elles sont destinées.
Le plan a pour finalité « la prise en charge des préoccupations citoyennes » sur fond de « dialogue et la concertation avec l’ensemble des acteurs politiques, sociaux et économiques, dans un esprit de participation et de partenariat », a indiqué le Premier ministre. Le gouvernement « s’attelle d’ores et déjà à l’élaboration d’un plan d’action qui lui permettra de mettre en œuvre les mesures de nature à prendre en charge les principales préoccupations et les différentes attentes des citoyens », a-t-il affirmé dans ce qui valide un début d’exécution de l’offre de dialogue, lancée par le premier magistrat du pays en prenant langue avec les acteurs politiques et les partenaires sociaux.
Cette fois, le Premier ministre, s’il a inclus la place des politiques pour asseoir un climat de confiance et d’apaisement, semble accorder une attention particulière au volet social et ses revendications. Il s’agit ainsi d’un signal du gouvernement à l’adresse des partenaires sociaux à inscrire dans le registre des mesures d’apaisement que le duo Tebboune-Djerad tente de réunir pour pouvoir entamer la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement tracé samedi en Conseil des ministres.
Le gouvernement entend ainsi entamer une nouvelle ère « basée sur le dialogue et la concertation avec l’ensemble des acteurs politiques, sociaux et économiques, dans un esprit de participation et de partenariat » avant même de présenter ledit plan d’action en cours d’élaboration devant le Parlement. D’où cet appel « aux partenaires sociaux pour prendre part aux échanges qui seront lancés incessamment par tous les secteurs d’activités, afin de réunir les conditions optimales pour la mise en route des fondements d’une Algérie nouvelle et la concrétisation, jour après jour, des engagements pris par le Président de la République et dont le gouvernement s’attelle à mettre en place les instruments nécessaires ».
On a ainsi la certitude, selon les déclarations de M. Djerad, que des échanges seront lancés incessamment avec les partenaires sociaux avec cette précision que la mise en route de cet immense projet nécessite des délais raisonnables pour sa mise en œuvre et « un climat apaisé, empreint de sagesse et de grande lucidité ». Relevant dans son offre de dialogue, la nécessaire « contribution et l’implication des partenaires sociaux, sans aucune exclusive », le Premier ministre a identifié particulièrement le secteur de l’Education nationale, comme celui qui « mérite une réelle prise en charge des difficultés dans son ensemble». Le secteur de l’Education nationale a été abordé, faut-il le noter, lors du premier Conseil des ministres présidé par M. Tebboune. Ce dernier a fait, par la même occasion, de l’impérative « révision du système éducatif dans son volet pédagogique, avec un allègement des programmes scolaires », au moment où les alertes de débrayage et de contestation ne semblent pas s’éloigner des établissements scolaires notamment ceux du cycle primaire, qui risque de renouer aujourd’hui avec la grève à l’appel de la coordination des enseignants du primaire.
M. Djerad a fait part de son engagement à faire preuve d’une « écoute attentive aux aspirations sociales portées par les partenaires sociaux et de rétablir la confiance », une vertu qu’il avait déjà évoquée le jour même de sa nomination par le chef de l’Etat. Dans son argumentaire dudit plan d’action pour une prise en charge des principales préoccupations et attentes des citoyens, M. Djerad a souligné « des perturbations sociales qui touchent différents secteurs d’activité économique et de service public ». Les objectifs, selon le Premier ministre, « sont multiples et visent l’amélioration des conditions de vie des citoyens, la préservation de leur pouvoir d’achat et la réalisation d’un programme ambitieux de logements ».