« Les regards se tournent davantage vers l’Asie depuis une vingtaine d’années, avec d’autres pays comme le Japon, et maintenant vers l’Afrique parce que c’est de là que viennent un certain nombre de jeunes cinéastes d’Afrique du Nord, d’Afrique de l’Est, d’Afrique anglophone ou d’Afrique subsaharienne » a déclaré d’emblée le délégué général, Thierry Frémaux, qui a dévoilé par la même, sa sélection de la prochaine édition cannoise (16 au 27 mai 2023) qui  promet de belles surprises …

Pas moins de 7 films venant du continent africain !

L’Algérie verra donc son drapeau frémir au gré des vents méditerranéens pour saluer la présence d’Élias Belkeddar avec sa comédie « Omar la fraise », après « Todo Se Puede », tourné à Mexico (Prix spécial du jury à Clermont-Ferrand), et « Un jour de mariage »  sélectionné à la 57e Semaine de la Critique (Prix Canal+), c’est un coup de maître. Après ces deux courts métrages Belkeddar débarquera sur la Croisette avec ce long métrage interprété par Réda Kateb, dans le rôle-titre, Benoît Magimel, et une révélation Meriem Amiar ainsi que de jeunes comédiens du cru. Le pitch ?  Une déambulation dans les rues d’Alger de Karim, un Parisien en rupture de ban, sur laquelle nous reviendrons durant le festival qui a eu la bonne idée d’inscrire et en sélection officielle, ce premier film dans une catégorie des plus courues, la Sélection de Minuit.

En Compétition « Les Filles d’Olfa », un documentaire-fiction de la Tunisienne Kaouther Ben Hania (« La Belle et la Meute », Prix « Un Certain Regard », en 2017) et « Banel et Adama », premier long métrage de la Franco-Sénégalaise Ramata-Toulaye Sy.

Dans la section “Un Certain Regard“, d’autres présences africaines, trois premières œuvres : « Goodbye Julia » du soudanais Mohamed Kordofani, « Les Meutes » du marocain Kamal Lazraq qui rejoint dans cette même catégorie sa compatriote Asmae El Mourdir, pour y présenter son deuxième long métrage « La Mère de tous les mensonges », enfin « Augure » du rappeur congolais Baloji Tshiani.                  

Last but not least, Karim Aïnouz, de père algérien (il lui consacra un beau documentaire « Marin des montagnes ») et de mère brésilienne, sera à Cannes sa première œuvre américaine, « Firebrand », un film historique sur Catherine Parr, la dernière femme de « l’ogre » Henry VIII, l’une des seules épouses à y avoir réchappé. Avec  un casting cinq étoiles : Jude Law, Alicia Vikander, Simon Russell Beale, Erin Doherty… Doherty

Les valeurs sûres

Dans la course pour la Palme d’Or, « se mêle de jeunes cinéastes qui viennent rarement ou pour la première fois à Cannes avec des vétérans dont on connaît le nom, le travail et l’œuvre. En matière d’art, il n’y a pas de date de péremption pour les cinéastes ni pour les œuvres », dixit Thierry Frémaux.

On retrouvera donc le finlandais Aki Kaurismaki (« Fallen Leaves »), les américains Wes Anderson (« Asteroid City ») et Todd Haynes (« May December»), le japonais Hirokazu Kore-eda (« Monster»), les italiens Nanni Moretti (« Le Soleil de l’avenir »), Marco Bellocchio (« Rapito») et enfin Alice Rohrwacher (« La Chimera »). De  Turquie c’est un habitué de Cannes qui est annoncé, Nuri Bilge Ceylan (« Les Herbes Sèches »).

Wim Wenders, Palme d’or avec « Paris, Texas » (1984) sera doublement présent  avec son dernier opus « Perfect Days » et un doc « Le Bruit du temps, Anselm Kiefer », une œuvre en 3D sur le travail du  fameux plasticien allemand.

Signalons également que pour la première fois à Cannes, la Mongolie sera présente avec « If Only I Could Hibernate » de la réalisatrice Zoljargal Purevdash,

Au total, 19 films en Compétition que le jury présidé par Ruben Östlund, réalisateur suédois aux deux Palmes d’Or, dont « Sans Filtre » en 2023, devra départager.

Le très attendu « Killers of the Flower moon » de Martin Scorsese, avec Leonardo Di Caprio et  Robert De Niro, produit par une plate-forme est « pour l’instant » Hors-Compétition.

Tout comme « Indiana Jones et le cadran de la destinée » réalisé par James Mangold avec Harrison Ford  à qui un hommage particulier sera rendu.

Enfin, c’est la cinéaste française, de mère algérienne, Maïwenn  qui ouvrira le bal, le 16 mai, avec « Jeanne du Barry » un drame historique, avec en guest-star, Johnny Depp.

D.L