L’anglais sera effectivement introduit dans le programme scolaire des élèves du cycle primaire dès la prochaine rentrée scolaire. Désormais, les détenteurs d’une licence de langue anglaise et de traduction et interprétation (de et vers l’anglais) peuvent déposer, à partir d’aujourd’hui de 9H à 14H, leurs attestations au niveau des directions de l’Education, dans l’optique de l’enseignement de la langue anglaise au cycle primaire.
Par Melina Kouaci
Le dossier est composé d’une demande manuscrite contenant l’adresse, la commune de résidence, ainsi que le numéro de téléphone du concerné. Ladite demande devra être accompagnée d’un diplôme de licence et de la situation envers le service national pour les hommes. Habituellement, la convocation des enseignants contractuels se fait en fonction de la disponibilité de postes budgétaires et l’allocation d’une enveloppe financière permettant de les rémunérer. Cette année, le recours à des contractuels pour l’enseignement de l’anglais dans le cycle primaire se fait suite à l’instruction du président de la République d’intégrer l’anglais dans ce palier à partir de la prochaine rentrée scolaire. Ce cycle contient plus de 20 000 établissements scolaires. L’introduction de cette langue dans le palier primaire créera des postes de travail pour les diplômés universitaires souhaitant enseigner cette matière. Cependant, un mois nous sépare de la rentrée scolaire et aucun détail n’a été livré sur l’enseignement de cette langue. Des enseignants se posent d’ores et déjà la question à partir de quelle classe elle sera enseignée, quel programme et quel manuel d’enseignement, quel volume horaire lui sera consacré et, surtout, aura-t-elle le caractère obligatoire ou optionnel comme en 1994, où elle été introduite au niveau de quelques établissements puis a disparu des programmes d’enseignement dans le primaire.
Abdelkrim Gaïd : « Un projet envisageable »
Pour le président du Syndicat national autonome des directeurs des écoles primaires (Snadep), Abdelhakim Gaïd, l’enseignement de l’anglais est envisageable et en mesure de se concrétiser dès le lancement de la rentrée scolaire. « Le ministère mettra les moyens nécessaires pour la concrétisation de ce projet. Les enseignants, de leur côté, peuvent initier les élèves à l’anglais même sans manuels scolaires », a déclaré le président du Snadep.
Selon des sources informées, le département de Abdelhakim Belabed a reçu, dimanche dernier, une instruction portant sur l‘enseignement effectif de l’anglais à partir de la prochaine rentrée scolaire. Le ministre de tutelle a convoqué au cours de la même journée une réunion pour la concrétisation de ce projet sur le terrain.
Pour rappel, le président de la République a donné, en juin dernier, à l’issue d’un Conseil des ministres, l’instruction d’adopter la langue anglaise à partir du cycle primaire, après une étude approfondie menée par des experts. Cette semaine, il a annoncé son introduction dans le cycle primaire à partir de la prochaine rentrée scolaire. La décision d’introduire l’enseignement de l’anglais au primaire sera donc « appliquée dès cette année pour permettre à l’Algérie de s’imposer à l’international. Si l’Algérie veut aller vers l’universalité, il faut passer par l’apprentissage de l’anglais », a déclaré le Président, en ajoutant : « Le français est un butin de guerre mais l’anglais est une langue universelle. »
La proposition incongrue du Sate
Le Syndicat algérien des travailleurs de l’Education (Sate) a proposé à la tutelle d’organiser des stages de recyclage des enseignants de français pour qu’ils dispensent des cours en anglais. A ses yeux, l’enseignement de deux langues étrangères aux élèves du palier primaire est une « grosse erreur et les capacités intellectuelles d’un enfant ne le permettent pas », demandant ainsi de substituer l’enseignement de l’anglais au français. Une proposition qui a suscité l’ire des internautes, en particulier des enseignants. Pour eux, l’enseignement de l’anglais nécessite une planification et une formation continue pour la réussite de ce projet. Les enseignants de français ne sont pas « un objet » pour les recycler, dénoncent-ils. Les élèves ne maîtrisent pas la langue arabe à l’oral et à l’écrit, et pas uniquement les langues étrangères. n